Un chantier de plus de 200 millions$ pour Hydro-Québec

ÉNERGIE.  Hydro-Québec investira dans les trois prochaines années plus de 24 millions$ dans des études et des travaux préparatoires qui lui permettront d’entreprendre à compter de 2028 la réhabilitation de l’évacuateur de crues du barrage Gouin, au nord de La Tuque.

D’une durée de quatre ans, ces travaux majeurs, estimés provisoirement à 177 millions$, mais dont l’avant-projet viendra en préciser le coût, consisteront à réparer les équipements en place ou les remplacer selon ce qui sera le plus avantageux pour assurer la pérennité de cette gigantesque infrastructure mise en fonction en 1918.

« L’avant-projet permettra d’examiner les structures par exemple les vannes et les glissières de l’évacuateur ou les passages hydrauliques de la minicentrale, de proposer des scénarios de réhabilitation et de faire la planification du projet dans son ensemble pour être prêt en 2028 lors du début des travaux », explique Annie Bérubé, directrice – Projet à Hydro-Québec.

Composé de quatre vannes, l’évacuateur de crues du barrage Gouin a été construit en 1958 et n’a jamais fait l’objet de réfection, si ce n’est les travaux de maintenance qui y sont faits annuellement. Les travaux visant à donner une cure de jeunesse à cette pièce maîtresse permettront entre autres d’installer un système pour actionner les vannes à distance. « En pouvant l’exploiter à distance, ça va nous permettre de faire des gains en efficacité compte tenu de son éloignement », souligne Carl Morin, chef des opérations et maintenance au barrage  Gouin.

Avant que le chantier démarre en 2028, Hydro-Québec procédera à la réfection du chemin d’accès menant au réservoir Gouin, de même qu’à la construction d’un campement de travailleurs puisqu’on estime qu’une trentaine d’ouvriers sera requis pour mener à bien les travaux. « Il y a déjà des bâtiments en place pour le personnel responsable de l’exploitation et l’entretien du barrage, mais c’est assez limité comme capacité d’hébergement », soutient Carl Morin.

La minicentrale de 600 MW

Dans cette étape d’avant-projet, Hydro-Québec consultera le milieu, à savoir les élus des communautés autochtones et non autochtones, de même que les utilisateurs. L’avant-projet permettra aussi d’évaluer l’état des équipements et du bâtiment de la minicentrale de 600 KW qui fournit l’énergie nécessaire à opérer le barrage Gouin. Advenant que les travaux nécessitent d’arrêter la minicentrale, Hydro-Québec dispose d’une génératrice sur place pour fournir les besoins en énergie.  

Même si l’avant-projet n’abordera pas ce volet, il n’est pas exclu que la société d’État augmente un jour la puissance de la minicentrale de 600 KW. « C’est techniquement possible, mais étant donné que la hauteur du barrage n’a que 26 mètres et qu’à certaines périodes de l’année, le débit d’eau qui sort du barrage est presque nul, on pourrait gagner un peu de puissance, mais certainement pas des centaines de mégawatts », explique Carol Morin.

Long de 502 mètres, le barrage Gouin joue un rôle capital dans le fonctionnement des dix centrales hydro-électriques du bassin de la rivière Saint-Maurice. L’ensemble de ces infrastructures contrôle environ 40% du débit d’eau de la rivière et le réservoir Gouin, à lui seul, représente 22% de ce pourcentage.

Notons que le dernier projet de réfection majeur du barrage Gouin remonte au début des années 2010 alors que plus de 30 millions$ avaient été investis pour améliorer la gestion hydraulique des vannes de fond.