Un point tournant pour Christine Berthiaume

CULTURE. La photographe shawiniganaise Christine Berthiaume présente Nature humaine, une exposition qui retrace plusieurs de ses portraits et paysages réalisés au cours des cinq dernières années. Cette nouvelle exposition s’inscrit dans le changement de cap que prend la carrière de l’artiste.

« J’ai l’impression que ma carrière c’est comme un gros paquebot que je suis en train de virer de bord tranquillement, dans le sens que j’ai fait tellement de mariages, de photos de familles, de photos scolaires, j’ai fait ça toute ma vie! J’ai 42 ans, puis ma carrière est en train de prendre son envol. Elle est au début de ce que je l’ai rêvée », témoigne Christine Berthiaume.

En effet, la photographe de Grand-Mère a réalisé un grand nombre de mandats corporatifs au fil de sa carrière. « Un moment donné, tu te dis que tu as quelque chose de plus dans le ventre… Il y a quelque chose que je veux exprimer par la photo, comme un art ». C’est ainsi que dans les dernières années, elle eut davantage l’occasion de développer des projets photographiques personnels.

Christine Berthiaume raconte par ailleurs que chaque artiste ou personne prise en photo vient avec une histoire et un contexte particulier. « J’essaye de placer quelqu’un dans son environnement pour en dire plus sur elle. Ça peut être très révélateur, même quand on ne voit pas s’est où par exemple ». Sa démarche artistique singulière semble bel et bien résonner auprès de la communauté artistique.

« Au début, c’est moi qui suis allée chercher le monde. Il n’y a pas personne qui est venu me chercher chez nous », ricane-t-elle. « Quand les artistes ont besoin de photo, ça commence à popper, de m’identifier à ça, de représenter mon univers créatif… Donc oui, maintenant on m’appelle, mais ça n’a pas toujours été comme ça », relève la photographe. Pour l’artiste, un réel sentiment d’accomplissement accompagne ce constat. « Je me dis enfin! Il était temps parce que ça fait plus de 20 ans que je travaille là-dessus ».

À travers ce tournant, elle reconnait plus dernièrement redécouvrir certains médiums. « J’ai fait un DEC en art auparavant et c’est ça qui m’a fait découvrir la photo en fait. Donc là, je renoue avec les arts visuels puisque je me dis qu’il y a peut-être quelque chose… On peut peut-être mélanger les deux ». 

Elle ajoute, « le papier, je trouve que ça manque à nos vies. On swipe tout le temps, mais prendre le temps d’imprimer une photo, de la mettre sur un mur, la regarder, ce n’est pas du tout la même affaire ».

Sa dernière exposition Nature humaine, affiche des portraits et paysages sur papier. L’exposition est présentée à l’accueil du Centre des arts de Shawinigan jusqu’au 10 décembre prochain.