Un projet « légal, viable et profitable », dit TES Canada

MAURICIE. C’est le jeudi 16 mai que TES Canada dévoilera l’emplacement projeté de ses éoliennes dans les douze municipalités de Mékinac et des Chenaux ciblées pour alimenter l’électrolyseur qui produira de l’hydrogène vert dans le parc industriel à grand gabarit à Shawinigan.

Le directeur général Éric Gauthier convoquait la presse régionale mardi afin de faire une mise à jour du projet qu’il a rappelé être « légal, viable et profitable ». Les nouveaux éléments notables sont l’ajout de Grandes-Piles aux douze autres municipalités de départ et la construction de deux postes électriques, un dans Mékinac et l’autre dans des Chenaux. C’est de ces deux endroits que TES Canada relaiera l’énergie produite par les éoliennes jusqu’à Shawinigan, via 35 kilomètres de lignes électriques.

Avec son territoire largement forestier, l’ajout de Grandes-Piles visait à réduire la présence d’éoliennes sur les terres agricoles.

« Dans les derniers mois, on a fait un grand effort pour minimiser l’impact des éoliennes sur le milieu. Le premier, c’est de regarder différents modèles d’éoliennes qui nous permettent de réduire la quantité qui va être installée. Le deuxième, c’est d’éloigner ces éoliennes-là des résidences. Donc, il y a un travail énorme qui est en train d’être fait par nos équipes d’ingénierie pour positionner ces éoliennes le plus loin possible des résidences et minimiser l’impact, tant au niveau du son et individuel, de l’ensemble du projet », a souligné Éric Gauthier.

Alors que le parc éolien devait être composé de 144 tours à l’origine, il n’en comprend présentement que 130, un résultat obtenu en augmentant légèrement la puissance de chacune (6 MW au lieu de 5,56 MW pour chaque éolienne). « Et à l’interne, j’ai donné le défi de le diminuer encore », a précisé le directeur général.   

Pour les propriétaires qui acceptent d’héberger une éolienne sur leur terre, cela signifiera que la redevance prévue de 25 000$ par unité sera légèrement relevée puisque le calcul était fait à partir d’un équipement de 5,56 MW de puissance.

190 sites potentiels

Via des ententes préliminaires avec des propriétaires, le promoteur a réuni plus de sites potentiels sur le territoire qu’il n’en a besoin.

« On a un potentiel d’emplacements constructibles de 190 éoliennes et notre projet en prévoit 130 en date d’aujourd’hui. Donc, ça nous permet de faire une permutation, soit de dire que s’il y a une certaine municipalité qui ne souhaite pas qu’on s’implante dans un secteur spécifique, à ce moment-là, cette éolienne saute et on va vers un plan B, un plan C. Donc, on a tout cet effet domino qui se passe », explique le directeur général qui prévoit rencontrer d’ici le 16 mai toutes les municipalités concernées par le projet afin de leur dévoiler les sites projetés avant qu’ils ne soient rendus publics.

Éric Gauthier a également inscrit à son agenda une rencontre avec Johanne Whitmore, chercheuse principale de la Chaire de gestion du secteur de l’énergie de HEC Montréal, qui a publié une étude mettant en doute la viabilité du projet de TES Canada. « Nous avons une rencontre prévue avec elle à la fin de la semaine prochaine. »

TES Canada prévoit également d’ouvrir d’ici la fin juin ou début juillet un bureau d’information au centre-ville de Shawinigan. Le public aurait dans un premier temps accès à l’ensemble des informations relatives au projet et dans une deuxième phase d’ici la fin 2024, une station d’écoute sera aménagée dans le bureau où les gens pourront expérimenter le bruit généré par les éoliennes.

TES Canada prévoit toujours de mettre en service son usine en 2028. Son étude d’impact environnemental sera déposée d’ici la fin de 2024 et autant le BAPE que le CPTAQ (Commission de protection du territoire agricole du Québec) étudieront le projet durant probablement toute l’année 2025. Le promoteur souhaite une autorisation gouvernementale en 2026 afin d’amorcer les différents chantiers.

Vente d’énergie à Hydro-Québec?

Éric Gauthier a profité de la rencontre pour aborder le lien d’affaires entre TES Canada et Hydro-Québec qui s’est engagé à lui réserver un bloc de 150 MW. L’entente prévoit qu’en période de pointe, en hiver particulièrement, TES Canada devra rendre disponible cette énergie, pour une période maximale de 160 heures par année, à la société d’État afin qu’elle puisse répondre aux besoins de ses clients.

TES Canada a également signifié son intérêt à Hydro-Québec de lui vendre l’énergie produite par son parc éolien et solaire – un potentiel environ 850 MW – dont il ne se servira pas puisque l’électrolyseur qui produit de l’hydrogène vert consommera environ 500 MW. « C’est une offre qu’on a faite à Hydro-Québec, mais c’est à eux de décider ce qu’ils veulent faire », a terminé Éric Gauthier.

Municipalités ciblées

Hérouxville

Saint-Tite

 Grandes-Piles

 Saint-Séverin

 Sainte-Thècle

 Saint-Adelphe

 Saint-Stanislas

 Saint-Narcisse

 Saint-Maurice

 Saint-Luc-de-Vincennes

 Sainte-Geneviève-de-Batiscan

 Saint-Prosper-de-Champlain

 Saint-Ubalde