Une pétition de 3000 noms réclame la démission du maire Angers
ADMINISTRATION. Sous la musique de La Manifestation des Cowboys Fringants et brandissant des pancartes réclamant la démission du maire Michel Angers, une quarantaine de citoyens se sont réunis devant l’Hôtel de Ville de Shawinigan une heure avant la séance du conseil où le budget 2025 devait être dévoilé.
Les manifestants répondaient à l’invitation de Daniel Sicotte, instigateur d’une pétition réclamant la démission du maire de Shawinigan, et de Luc Trudel, ancien candidat à la mairie de Shawinigan. Les deux meneurs ont pris la parole, de même que Lynn Gravel, une résidente du secteur Saint-Gérard-des-Laurentides qui avait réclamé en 2021 une enquête sur l’usine d’eau potable du lac à la Pêche, et Richard Lemieux, un résident du centre-ville. Cette manifestation avait été organisée dans la foulée du rapport de la Commission municipale du Québec (CMQ) sur les liens entre la Ville de Shawinigan et Culture Shawinigan.
« Quand j’ai parti cette pétition-là, j’aurais été content d’avoir 150 noms. On arrive à 3000 ce soir, mon objectif ultime est 5000. J’aimerais 5000 signatures pour déposer tout ça devant la ministre et demander de mettre la ville sous tutelle », a déclaré Daniel Sicotte sous les applaudissements des participants.
« Ça n’a pu aucun bon sens les finances à Shawinigan. M. le maire agit comme si c’était son propre portefeuille. On n’a pas de réponse à nos questions. On veut savoir ce qui se passe. Il y a des enveloppes qui sont données d’un côté et qui repartent de l’autre côté », a poursuivi le citoyen qui n’est pas un habitué des séances publiques du conseil municipal. « La dernière fois, c’était en 2010 et j’avais déposé une pétition pour qu’on installe un arrêt-stop dans mon quartier parce que ça circulait trop vite », a précisé Daniel Sicotte qui dit ne pas avoir de visée politique pour le moment.
De son côté, l’ancien député de Saint-Maurice, Luc Trudel, a déploré la réponse du maire Angers à la suite de la publication du rapport de la CMQ. « Les décisions des membres du conseil dans le dossier de Culture Shawinigan ont coûté des sommes importantes, tant en ressources humaines que des ressources financières. Appliquez ça à toutes les décisions qui sont prises, combien d’argent est gaspillé dans cette ville-là à cause des mauvaises procédures ou des mauvaises façons de faire de l’administration actuelle? », a scandé l’ancien candidat à la mairie de Shawinigan en 2021.
« Quand il y a du secret, quand il y a des problèmes de procédure, quand il y a un manque de transparence, la conséquence possible, et on l’a vu dans d’autres villes comme Montréal et Laval, ça peut ouvrir la porte, je ne dis pas que c’est le cas, mais ça peut ouvrir la porte à du tripotage de contrats jusqu’à de la corruption. C’est ça qui est le danger, en fait, qui nous guette dans la façon dont les décisions se prennent à l’hôtel de ville », a prévenu Luc Trudel.
Se disant bien au fait du dossier de Culture Shawinigan, Richard Lemieux a reproché de son côté au maire de s’être lavé les mains à la suite de la publication du rapport, plus précisément dans le dossier du jardin illuminé à la Marina de Grand-Mère où plus de 1,4 million$ a été dépensé sans résultat jusqu’ici. « Il dit que c’était une idée de Bryan Perreault, mais c’est lors d’un voyage à Tokyo avec Bryan Perreault qu’il a eu l’idée. C’était une idée commune. Quand c’est des bons coups, c’est toujours le maire. Moi, je suis bon, je suis bon. Mais quand c’est de la merde et de la bullshit, c’est la faute de son administration. Moi, je demande la tutelle, c’est pas compliqué. On dépense pour décorer des choses. Je ne sais pas si vous avez remarqué ici au centre-ville, les deux patentes rouges installées à place du Marché. On dépense pour des niaiseries tandis qu’on est la ville la plus endettée au Québec, la ville la pire administrée aussi au Québec », a conclut le résident du centre-ville juste avant que le groupe se prépare à entrer dans l’Hôtel de Ville pour assister à la séance publique du conseil.
Une longue période de questions
La majorité des manifestants ont ensuite pris part à l’assemblée publique de la Ville de Shawinigan. Une soixantaine de personnes étaient présentes au total dans la salle municipale. Même si le règlement municipal stipule que la période de questions est d’une durée de 30 minutes, le maire Michel Angers a indiqué vouloir entendre toutes les personnes pour la période de questions, peu importe le temps, pourvu que le tout se déroule dans le respect.
Pas moins de 13 personnes ont défilé au micro, la majorité questionnant le premier magistrat sur le rapport d’enquête de la CMQ. M. Angers est demeuré patient et impassible devant les attaques de ses détracteurs.
L’initiateur de la pétition Daniel Sicotte a questionné le maire s’il croyait toujours être l’homme de la situation. M. Angers a rétorqué qu’il avait l’appui des membres du conseil municipal. « Ceux qui ont voté pour moi à la dernière élection s’attendent à ce que je complète mon mandat. »