Urgent manque de main-d’œuvre à l’ADI-TSA

COMMUNAUTÉ.  L’Association pour la déficience intellectuelle et du trouble du spectre de l’autisme (ADI-TSA) Centre Mauricie/Mékinac essuie un urgent besoin de main-d’œuvre qui pourrait diminuer de manière draconienne les services offerts aux jeunes participants et à leurs familles au cours de l’été 2024.

D’ici l’été, l’ADI-TSA doit engager de 10 à 20 intervenants afin de répondre à la demande pour son service de camp de jour. « Chaque année, on est obligé de refuser des enfants. On ne peut pas donner des services à la hauteur de ce que les familles voudraient, parce qu’on manque de personnel », déplore Élodie Goulet, conseillère clinique à l’ADI-TSA.

« Durant l’été, on accueille des cocos qui ne peuvent pas intégrer les services conventionnels à cause de leurs différences. On est un milieu spécialisé qui offre du un pour un. C’est donc un intervenant pour un enfant, explique-t-elle. Si j’ai trois employés cet été, ce ne sont que trois familles qui vont avoir des services. Ce n’est pas assez. »

Mme Goulet explique que la demande est croissante et que les familles aimeraient obtenir le service pour plus que deux ou trois jours par semaine. « C’est pratiquement impossible d’offrir ça. Pour l’été qui s’en vient, ça va être difficile de donner plus que deux jours. En fait, on va devoir refuser des familles, si ça continue comme ça », craint-elle.

Mme Goulet rappelle que les services offerts par l’organisme sont essentiels, autant pour les parents qui ont besoin de répit que pour ceux qui doivent se rendre à leur travail. « Probablement que des parents vont avoir de la difficulté à subvenir à leurs besoins s’ils ne peuvent aller travailler, croit Mme Goulet. C’est pour leur propre santé mentale, aussi. Les parents ont besoin de répit, et ils sont rassurés de savoir que leurs enfants viennent ici, dans un milieu encadré et sécuritaire. Ils ont le droit d’avoir des services », ajoute-t-elle.

Un milieu enrichissant pour le participant… et pour l’intervenant!

Si l’ADI-TSA se désole autant de ce manque criant de main-d’œuvre au sein de son organisation, c’est qu’elle sait qu’elle ne pourra pas remplir sa mission adéquatement auprès de ses participants et de leur famille. En plus d’aider les familles, l’organisme est un milieu de socialisation et de normalisation pour ses participants.

« Ce n’est pas parce que tu présentes une différence que tu ne devrais pas sortir profiter de la culture et profiter des installations qu’on a ici en Mauricie. On a une belle offre culturelle dont on veut faire profiter nos participants. On ne fait pas juste de la socialisation à l’interne, on fait aussi de la normalisation et de la sensibilisation en réalisant des activités à l’extérieur. Plus on est un grand groupe, plus on sort, plus on est capable de montrer que ce n’est pas parce que tu as une différence que tu devrais rester reclus chez toi. Ça fait partie des valeurs de notre organisme », témoigne Élodie Goulet.

En plus d’enrichir le quotidien de ses participants, Mme Goulet affirme que l’ADI-TSA est un formidable environnement de travail pour les intervenants. « En fait, travailler ici m’a fait choisir cette carrière, car au début, je ne m’enlignais pas pour travailler avec la clientèle en DI-TSA. Je suis arrivée ici et je suis tombée en amour avec la clientèle, révèle-t-elle. Je n’ai jamais eu un milieu de travail où j’ai senti autant de reconnaissance de la part de mes participants, ou de la part des parents. On a des gens qui nous expriment énormément de gratitude. Ce milieu m’a aussi permis de découvrir ma couleur en tant qu’intervenante », raconte-t-elle.

Mme Goulet souligne également le parfait équilibre entre liberté et encadrement pour chacun de leurs intervenants qui ont la chance d’apprendre à connaitre les participants en les côtoyant quotidiennement, plutôt que par périodes courtes et ponctuelles. « On passe de longs moments, des moments agréables, avec les participants. Ça nous permet d’apprendre à les connaitre réellement, ce qu’on ne ferait pas dans un autre milieu. On a vraiment de beaux liens! On souhaite également créer une ambiance familiale et je pense que c’est ce qui nous démarque des autres organismes », conclut Mme Goulet.