Claude Gill: Dimanche de la Transfiguration

CHRONIQUE. Du café, du yaourt, de la compote de pomme, deux tranches de pain grillé avec du fromage qui sent pas bon et c’est dimanche à Paris. Visite du musée Picasso et une longue marche au Bois de Vincennes à l’est de Paris sont à l’horaire du jour. Mais comme c’est le jour du Seigneur et que j’aime entendre les orgues et les chants dans les vieilles et immenses églises européennes, je débute la journée par la grande messe de 11h00.

Comme mon amie Louise me le plante parfois en commentaire, on est jamais aussi religieux qu’en voyage! Quoique je ne sois pas pratiquant, j’ai un plaisir à visiter ces lieux. Quoique je ne sois pas pratiquant, j’ai un plaisir fou à faire une petite prière pour vous… ça vous sera utile!

Et ce matin, tout comme probablement je vous l’apprends, le célébrant nous informe que c’est le dimanche de la Transfiguration. Et bien à ce compte, outre qu’écouter la musique, je vais aussi porter attention à la cérémonie. Église pleine aux trois-quarts et assez grande pour loger deux saints, c’est l’église St-Paul St-Louis. Dans le quartier Le Marais, à deux pas de mon auberge.

Je ne sais si c’est la Transfiguration qui excite l’enfant de chœur, mais il agite l’encensoir à cœur joie. Il y a de la fumée partout. Tellement de fumée dans l’église que ça me rappelle mes soirées passées à Amsterdam! Et comme s’il s’agissait d’un spectacle de musique rock, les rayons de soleil traversant les superbes vitraux produisent un effet spectaculaire en se mélangeant à toute cette fumée qui valse au son de l’orgue. Je vous entends d’ici à penser que les herbes folles d’Amsterdam étaient vraiment bonnes!

Assister à la messe après tant d’années d’absence devient un très bon exercice pour la mémoire en se remémorant les psaumes et les prières à répéter ainsi que tous les gestes rituels à exécuter. J’ai aussi apprécié lorsque le prêtre nous a invité à manifester notre amour aux gens autour de nous. En retour, j’ai aimé entendre quelques femmes me dire qu’elles m’adoraient!

Comme pour les musiciens de la rue, j’ai versé quelques centimes au passage du chapeau de la quête. Surtout que j’étais venu pour l’organiste et le chanteur! Vient ensuite le moment de la communion. Parce que j’avais pris un gros petit déjeuner et que je ne voulais pas faire péché de gourmandise, je n’ai pas communié. J’en ai plutôt profité pour faire une photo, un moment plus approprié que lors de la cérémonie.

Mais j’ai tout de même eu droit à un dessert. En finale de cérémonie, l’organiste a interprété une longue et sublime toccata à en faire shaker les colonnes du temple. Rick Wakeman et Keith Emerson peuvent aller se rhabiller…

À l’exception d’une messe de Minuit en Iran, je vous promets de ne plus vous revenir sur les églises et les messes. Ainsi soit-il…