Claude Gill : La médina et les chats

CHRONIQUE. Quelques dinars de trop à encore me faire fourrer par un chauffeur, je prends un taxi en arrivant à l’aéroport de Tunis.

Une demi-heure de kilomètres, le trafic, éviter les chats et déposer mes sacs devant la porte de l’auberge que je n’aurais jamais trouvé dans cette médina, $15can c’est bien peu pour un nord-américain. Même le chauffeur en a rongé son frein!

Chambre lugubre dans un authentique ryad, propreté douteuse, je pars ensuite marcher afin de combler mes besoins essentiels. De l’eau embouteillée, du papier-cul et changer de l’argent.

Un lot de chats, les gardiens du fort, à gauche et à droite me serviront de référence lors de mon retour dans la médina qui a l’allure d’un labyrinthe. Un lot de chats… les matous sont sûrement de chauds lapins!

Pays mulsuman, où l’on cache la bière en de rares points de vente quasiment secrets, sans chercher, je trouve sur mon chemin une taverne!!!

Suite au règlement de mes besoins essentiels, je repasse devant la taverne tombée du ciel. Seul de ma gang, j’ose et je rentre consommer quelques bières dans ce lieu rempli de bonhommes qui auront des problèmes à régler lors du jugement dernier. Et ça, c’est pas moi qui l’invente, c’est eux qu’y me le racontent!

Du plaisir, des rencontres improbables et quelques bières plus tard que je dois rentrer. Le iPhone en mode avion, Google map est rarement au rendez-vous… comme ce soir! La noirceur qui se pointe, faut que je retrouve mon chemin. Refaire le labyrinthe en sens inverse.

Bah… je vais reconnaître les chats et arriver à mon auberge. Mais les chats ont bougé! Le blanc est maintenant à gauche, le gris à droite et le gros noir est grimpé sur la rousse qui semble apprécier. Inertes sous la chaleur du jour lors de mon départ, sont maintenant de fous félins à la tombée de la nuit. 

Les gougounes un peu rondes, ne vous inquiétez pas, j’ai retrouvé mon grabat… et j’ai dormi comme un gros chat!

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