La cheffe du climat de l’ONU demande au monde de «ne pas céder au désespoir»

BERLIN — Les nations doivent garder espoir et se concentrer sur la lutte contre le réchauffement climatique malgré les nombreux obstacles à la coopération internationale ― y compris la guerre en Ukraine, la pandémie de COVID-19, les pénuries alimentaires et la hausse des coûts de l’énergie, a exhorté lundi la cheffe du climat de l’ONU.

Patricia Espinosa, dont le deuxième mandat à la tête du bureau climatique de l’ONU se termine cette année, a pris la parole au début d’une réunion de 10 jours à Bonn, en Allemagne, où des diplomates du monde entier tenteront de jeter les bases du sommet international sur le climat de cette année, en Égypte.

«Je vous appelle tous, en particulier en ces temps difficiles et remplis de défis, à ne pas perdre espoir, à ne pas perdre le cap, mais à utiliser nos efforts unis contre le changement climatique comme ultime acte d’unité entre les nations», a-t-elle déclaré.

Depuis la signature de l’accord de Paris sur le climat en 2015, la plupart des pays ont intensifié leurs efforts pour réduire les gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique d’origine humaine. Mais collectivement, ces promesses sont encore loin de ce qui est nécessaire pour limiter le réchauffement climatique depuis l’époque préindustrielle à 1,5 degré Celsius d’ici la fin du siècle.

Alors que Mme Espinosa a déclaré qu’il fallait en faire «beaucoup plus», elle a noté que les engagements jusqu’à présent avaient également été pris pendant une période de troubles internationaux ― depuis la décision des États-Unis sous le président Donald Trump de se retirer de l’accord de Paris, annulée plus tard par l’administration Biden — et jusqu’aux premières années de la pandémie de coronavirus.

«Nous ne devons jamais céder au désespoir, a-t-elle déclaré. Il faut continuer à avancer. Regardez ce que nous avons accompli au cours des six dernières années.»

Bon nombre des principaux problèmes que les délégués réunis à Bonn tenteront de résoudre dans les prochains jours concernent l’aide financière aux pays pauvres qui luttent pour faire face aux effets du changement climatique. Mme Espinosa a clairement indiqué qu’elle s’attendait à ce que les dirigeants fournissent à leurs délégués le soutien nécessaire pour convenir bientôt de ce qu’elle a décrit comme une «offre équilibrée».

«Nous devons comprendre que le changement climatique évolue de manière exponentielle. Nous ne pouvons plus nous permettre de ne faire que des progrès progressifs, a-t-elle déclaré. Nous devons faire avancer ces négociations plus rapidement. Le monde s’y attend.»