La Corée du Nord a lancé un missile balistique de portée intermédiaire, affirme Séoul

SÉOUL, Corée, République de — La Corée du Nord aurait lancé ce qui serait un missile balistique de portée intermédiaire vers les eaux au large de sa côte est, mardi, a déclaré l’armée sud-coréenne.

La Corée du Nord tenterait ainsi de faire progresser ses armes vers des cibles américaines dans le Pacifique.

Les chefs d’état-major interarmées de la Corée du Sud ont indiqué que le missile avait été lancé depuis une zone près de la capitale nord-coréenne, Pyongyang, et avait parcouru environ 600 kilomètres avant d’atterrir dans la mer entre la péninsule coréenne et le Japon.

Lee Sung Joon, porte-parole des chefs d’état-major interarmées, a déclaré que ce lancement faisait probablement suite à un essai nord-coréen en mars d’un moteur à combustible solide construit pour un nouveau missile hypersonique à portée intermédiaire, que le pays est en train de développer. Si elles sont perfectionnées, ces armes pourraient avoir les capacités de cibler les bases militaires des États-Unis à Guam et encore plus loin, selon les experts.

Lee Sung Joon n’a pas précisé pourquoi les Sud-Coréens ont indiqué qu’il s’agissait d’un missile balistique de portée intermédiaire ou qu’il avait été utilisé à une vitesse inférieure à sa capacité, mais a expliqué que les Nord-Coréens étaient probablement en train d’expérimenter de nouvelles technologies d’ogives nucléaires.

Le ministère japonais de la Défense a donné plus de détails dans son évaluation, affirmant que le missile a parcouru une distance d’environ 650 kilomètres, tout en atteignant une altitude maximale de 100 kilomètres, avant d’atterrir dans les eaux en dehors de la zone économique exclusive du Japon. L’armée japonaise n’a pas immédiatement précisé quelle sorte de missile il s’agissait.

Il s’agit du premier lancement connu du Nord depuis le 18 mars, lorsque le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un a supervisé un exercice de tir réel de systèmes d’artillerie destinés à cibler la capitale sud-coréenne.

Les garde-côtes japonais ont partagé une évaluation du ministère de la Défense du pays selon laquelle le missile a déjà atterri, mais ont néanmoins appelé à la prudence à l’égard des navires passant dans la zone.

Le premier ministre japonais Fumio Kishida a affirmé aux journalistes qu’aucun dommage lié au missile n’avait été signalé. Il a ajouté que les fréquents lancements de missiles de la Corée du Nord «menacent la paix et la sécurité non seulement du Japon, mais aussi de la région et de la sécurité internationale».

Montée des tensions

Les tensions dans la région se sont accrues depuis 2022, Kim Jong Un ayant utilisé l’invasion de l’Ukraine par la Russie comme une diversion pour accélérer ses essais de missiles et d’autres armes. Les États-Unis et la Corée du Sud ont réagi en élargissant leurs entraînements combinés et leurs exercices trilatéraux impliquant le Japon et en affinant leurs stratégies de dissuasion, construites autour des atouts stratégiques américains.

Certains craignent que la Corée du Nord n’accentue davantage la pression au cours d’une année électorale aux États-Unis et en Corée du Sud.

Après le test du 19 mars d’un nouveau missile à combustible solide à portée intermédiaire, le dirigeant nord-coréen a déclaré que la valeur stratégique de ces armes serait tout aussi importante que celle de ses missiles balistiques intercontinentaux visant le continent américain.

Ces dernières années, la Corée du Nord s’est concentrée sur le développement d’armes à propergol solide intégré. Ces armes sont plus faciles à déplacer et à cacher et peuvent être lancées plus rapidement que les missiles à propergol liquide, qui doivent être alimentés avant le lancement et ne peuvent pas le rester pendant de longues périodes.

Kim Jong Un s’est également engagé à acquérir des missiles hypersoniques capables de submerger les systèmes de défense antimissile de ses adversaires. Parmi les autres armes testées par la Corée du Nord cette année figurent des missiles de croisière et des lance-roquettes multiples «de très grande taille» visant la région de Séoul.

Ce dernier lancement survient deux jours après que la Corée du Nord a réaffirmé son intention de lancer plusieurs satellites de reconnaissance cette année. L’armée sud-coréenne a déclaré lundi qu’il n’y avait aucun signe qu’un lancement de satellite soit imminent depuis la principale installation de lancement nord-ouest.

Kim a décrit les satellites comme étant essentiels pour surveiller les mouvements militaires américains et sud-coréens et renforcer la menace de ses missiles à capacité nucléaire. En novembre dernier, la Corée du Nord a mis pour la première fois en orbite un satellite espion militaire.

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La journaliste de l’AP Mari Yamaguchi à Tokyo a contribué à cet article.