Alberta: le gouvernement provincial veut la mise en place d’une police provinciale

CALGARY — Le gouvernement de l’Alberta plaide en faveur d’un corps de police provincial, affirmant qu’il ajouterait 275 policiers de première ligne aux 42 plus petits postes dans les régions.

Le gouvernement du Parti conservateur uni (PCU) a présenté mardi son plan. Le ministre de la Justice, Tyler Shandro, a déclaré qu’à l’heure actuelle, il n’y a pas de nombre minimum d’agents dans les postes de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et qu’une force de police albertaine fournirait de meilleurs services de police pour toutes les régions et de meilleurs temps de réponse.

Selon le ministre Shandro, un service de police provincial permettrait aussi de rendre plus accessibles à toutes les communautés des services policiers spécialisés en matière, par exemple, de santé mentale, de lutte aux dépendances et de crise familiale.

Le modèle proposé par le gouvernement compterait de 65 à 85 postes communautaires qui auraient un minimum de 10 et un maximum de 80 agents chacun. Le plan comprend également des postes de centres de services comptant entre 48 et 192 agents, ainsi que trois postes urbains pour desservir les plus grandes communautés et fonctionner comme des quartiers généraux régionaux.

Le rapport décrit également comment un service de police de l’Alberta offrirait un soutien dédié aux services de police autonomes des Premières Nations.

Tyler Shandro a rappelé mardi que le Québec et l’Ontario ont leur propre service provincial de police et que leurs modèles semblent fonctionner. 

Comme elle le fait dans ces deux provinces, la GRC continuerait d’exister en Alberta, mais elle s’attarderait à ses responsabilités de police fédérale au lieu de distribuer des contraventions pour excès de vitesse. Le cyberterrorisme, la traite des êtres humains et le crime organisé seraient les fonctions principales de la GRC.

Un rapport de la firme PricewaterhouseCoopers indique qu’il en coûte actuellement environ 500 millions $ par an à l’Alberta pour les services de la GRC. Le gouvernement du Canada cotise 170 millions $ dans le cadre d’un accord de partage des coûts.

Selon ce même rapport, si l’Alberta décidait de faire cavalier seul, cela coûterait environ 735 millions $ chaque année, en plus des 366 millions $ en frais de démarrage.

Le sous-commissaire Curtis Zablocki, commandant de la GRC de l’Alberta, affirme que la police fédérale ajuste constamment son service pour répondre aux demandes des Albertains et a toujours travaillé en étroite collaboration avec le gouvernement provincial.

Plus tôt cette année, les municipalités rurales de l’Alberta ont déclaré qu’elles appuyaient le maintien de la GRC et s’opposaient à l’idée d’un corps de police provincial parce que le gouvernement n’a pas démontré comment il augmenterait les niveaux de service dans les régions rurales.

Les gouvernements provinciaux de la Saskatchewan, du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse étudient également la possibilité de remplacer la GRC.