Approvisionnement de Northvolt en énergie: Fréchette évoque une échéance

QUÉBEC — Le gouvernement Legault menace Northvolt de lui retirer son bloc d’énergie au bout d’un certain temps si le projet n’avance pas.

Les libéraux reprochent aux caquistes d’avoir accordé un bloc d’énergie de 354 mégawatts à la multinationale sans fixer d’échéance, tout en refusant de l’approvisionnement électrique à d’autres entreprises québécoises qui veulent décarboner leurs procédés.

«Personne d’entre vous n’a pensé à faire une clause de sortie, de dire: si les blocs d’énergie ne sont pas utilisés, on va les reprendre?», a dénoncé la députée libérale Marwah Rizqy à la période de questions.

Sollicité de toutes parts par des entreprises établies ici qui veulent décarboner leurs procédés alors qu’il y a une pénurie d’électricité, le gouvernement Legault, qui a toujours été un ardent soutien de la filière batterie et de Northvolt, a laissé planer pour la première fois la menace de retirer le bloc d’énergie garanti à Northvolt.

«Cet octroi de mégawatts n’est pas éternel par ailleurs, alors on mène actuellement une réflexion à savoir pour quelle durée ces blocs d’énergie sont offerts et on va statuer sur cette question-là, à savoir si on pose une limite et si oui, de quelle ampleur est cette durée?» a déclaré la nouvelle ministre de l’Énergie et de l’Économie, Christine Fréchette.

Cette sortie de la ministre intervient alors que la multinationale éprouve des difficultés financières, ce qui fait planer des doutes sur la réalisation de cette usine de batteries en Montérégie.

Elle a toutefois ajouté que l’entreprise s’est montrée rassurante sur ses efforts de rationalisation, qui n’affecteraient pas selon elle la concrétisation du projet au Québec.

«J’ai eu des contacts, il y a quelques jours, avec le dirigeant nord-américain de Northvolt. (…) La nature du projet qui est prévu pour le Québec demeure, et le projet au Québec demeure une priorité.»

Le premier ministre François Legault a réitéré sa foi en la filière batterie au Québec.

«C’est vrai qu’à court terme, il y a un ralentissement économique, mais il y a-tu quelqu’un ici qui pense qu’à moyen terme et à long terme, il n’y aura pas plus de véhicules électriques dans le monde. Nous, en tout cas, on pense que oui.»

Le PLQ demande à la CAQ d’accorder un bloc d’énergie à une entreprise, les Forges de Sorel, qui veut 16 mégawatts. Mais le chef caquiste affirme que le projet de cette entreprise ne va pas assez loin dans la décarbonation.

«Ils prennent la ferraille puis ils font de l’acier gris, il va falloir éventuellement aller vers l’acier vert. Quels sont les salaires payés au Québec? Quelles sont les retombées? Quels sont les impacts sur la décarbonation?»

Rappelons que la semaine dernière, Northvolt a dû réajuster son plan stratégique pour réduire ses coûts, en se concentrant uniquement sur la fabrication de cellules de batteries.

L’entreprise assure qu’elle «maintient ses engagements» pour la construction des trois autres grands projets, dont l’usine de cellules en Montérégie, mais qu’elle en dévoilera le nouvel échéancier plus tard cet automne.

L’entreprise assure donc que le mégaprojet d’usine de Northvolt sur l’immense terrain qui chevauche Saint-Basile-le-Grand et McMasterville est toujours en cours de réalisation.

Le projet de 7 milliards $, envers lequel les gouvernements fédéral et provincial se sont engagés à hauteur de 2,4 milliards $, comportait initialement trois volets, soit la fabrication de cellules, de cathodes et le recyclage de batteries.

Puisque l’on cesse les activités liées aux cathodes en Suède, il serait étonnant qu’on poursuive cette avenue au Québec. Il faudra attendre les annonces de Northvolt, à l’automne, avant de connaître ses intentions face à cette activité ainsi que celle de recyclage.