Christian Dubé accuse la FMOQ de prendre la population en otage

SAINT-HYACINTHE — Le torchon brûle entre le ministre de la Santé, Christian Dubé, et la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ).

Samedi, M. Dubé a accusé le syndicat de prendre la population «en otage» durant les négociations pour reconduire le guichet d’accès à la première ligne (GAP), ce service pour les patients orphelins.

Au cœur du conflit, une prime annuelle de 120 $ versée pour chaque patient inscrit à un groupe de médecine de famille (GMF) par l’entremise du GAP. Québec l’éliminera le 31 mai; la FMOQ souhaite la prolonger.

«Après 18 mois, c’était prévu qu’on arrêtait l’entente, quand il n’y avait plus d’argent, qu’on ferait le point», a déclaré M. Dubé, disant soupçonner la FMOQ de multiplier les «manœuvres syndicales».

Au-delà de la prime, «est-ce qu’on a les services pour lesquels ils se sont engagés?», a-t-il demandé.

«Je n’accepterai jamais qu’on prenne la population en otage», a martelé M. Dubé devant les 700 membres de la Coalition avenir Québec (CAQ) qui étaient réunis en conseil général.

«On parle avec la FMOQ régulièrement, mais ce n’est pas facile. J’ai des inquiétudes pour les prochaines semaines», avait déclaré quelques minutes plus tôt le premier ministre François Legault.

Christian Dubé a évoqué une série de lettres envoyées notamment par des cliniques à leur clientèle.

Par exemple, la Clinique médicale de la Vallée, dans Portneuf, a écrit à des patients pour les informer qu’ils ne pourront plus être suivis à compter de vendredi.

«Le ministre Christian Dubé a choisi de mettre fin à l’entente sur l’accessibilité pour les patients orphelins (GAP) dès le 31 mai prochain», a affirmé la clinique.

«Cette décision a fortement réduit notre offre de rendez-vous auprès des patients orphelins et inscrits collectivement à la clinique.»

La missive invite ensuite les patients à «contacter votre député afin de le sensibiliser à votre situation», avant de fournir les coordonnées des élus de la région.

«Ce que je trouve déplorable, c’est de dire: « À partir du 1er juin, vous ne prenez plus les rendez-vous ». C’est ça le mot d’ordre qui a été donné aux différents GMF», a dénoncé le ministre de la Santé.

«Je ne négocierai pas avec un « gun » sur la tempe», a-t-il renchéri.

«C’est la décision du ministre de ne pas prolonger le programme d’inscription collective qui a permis l’inscription de près d’un million de Québécois», a répondu la FMOQ dans une déclaration transmise à La Presse Canadienne.