Des cérémonies alternatives à celles officielles ont eu lieu pour le jour du Souvenir
MONTRÉAL — Si le jour du Souvenir rime avec cérémonies militaires pour plusieurs, des événements alternatifs se sont tenus samedi à l’occasion de cette journée, de façon, notamment, à mettre davantage de l’avant les victimes civiles des guerres.
Parmi ces événements, on compte la cérémonie du Collectif Échec à la guerre, qui se déroulait samedi après-midi au théâtre Ausgang Plaza, à Montréal. Au menu: des lectures de textes, de slam et de poésie, ainsi que des chants et des créations artistiques en direct.
L’événement, qui en est à sa deuxième mouture, a également compris le témoignage d’un Montréalais palestinien, dont la famille se trouve dans la bande de Gaza.
«C’est une façon de marquer le jour du Souvenir autrement que par 21 coups de canon et d’honorer seulement les militaires qui sont morts à la guerre», explique Raymond Legault, porte-parole du Collectif Échec à la guerre.
La cérémonie alternative s’est déroulée en marge de la campagne du coquelicot blanc, qui est menée depuis 13 ans au Québec.
«Le symbole du coquelicot blanc a été créé dans les années 1930, en Angleterre, par une organisation de femmes. La plupart de ces femmes-là avaient perdu des proches lors de la Première Guerre mondiale», explique M. Legault.
Le coquelicot blanc, souvent attaché sur le vêtement de celui qui le porte par une épinglette verte où se trouve le symbole de la paix, renferme deux significations.
«La première, c’est pour faire en sorte qu’on marque le souvenir non seulement des victimes militaires, mais aussi des victimes civiles des guerres, qui sont généralement beaucoup plus nombreuses, indique M. Legault. L’autre aspect du coquelicot blanc, c’est un symbole de refus du militarisme, du refus des guerres, en particulier des guerres de domination, des guerres de conquête.»
Le jour du Souvenir se déroule cette année alors que le conflit entre Israël et le Hamas fait rage depuis plus d’un mois, et que la guerre en Ukraine sévit depuis plus d’un an.
Dans les deux cas, le Collectif Échec à la guerre réclame un cessez-le-feu immédiat, et un règlement du conflit qui respecte le droit international.
Hommage à des vétérans québécois
Samedi matin, la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal a tenu sa propre cérémonie à l’occasion du jour du Souvenir, pour la 26e année. L’événement avait pour but d’honorer les combattants, mais aussi «les civils qui ont participé significativement à l’effort de guerre», indique Marie-Anne Alepin, présidente générale de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal.
Lors d’une cérémonie protocolaire à la maison Ludger-Duvernay, à Montréal, quatre vétérans québécois ont reçu la médaille Bene Merenti de Patria.
«Ces quatre vétérans-là ont contribué à leur façon à changer le monde, que ce soit à travers d’actes héroïques, ou que ce soit à travers des gestes qu’ils posent quotidiennement au sein de leur communauté», explique Mme Alepin.
Les quatre personnes ayant reçu cet honneur sont le major général Frédéric Mariage, le lieutenant-colonel Gilles Brais, le capitaine Michel Boudrias et le caporal Denis Perrier. M. Boudrias, qui a été député bloquiste à la Chambre des communes de 2015 à 2021, n’a pas pu être présent à la cérémonie, et sa médaille lui sera remise ultérieurement.
«Nous trouvons ça très important d’honorer des Québécois qui ont (posé) des actes de bravoure pour défendre leur patrie. Jusqu’à maintenant, les récipiendaires des médailles sont touchés de recevoir aussi de la société civile, pour leur bravoure, une médaille du Québec», affirme Mme Alepin.
Pour la deuxième partie de la cérémonie, les participants se sont dirigés au cimetière Notre-Dame-des-Neiges.
«Nous sommes allés au cénotaphe, nous avons déposé des gerbes de fleurs, nous avons rendu hommage à tous ceux et celles qui ont participé à l’effort de guerre», raconte Mme Alepin.
«C’est important de prendre le temps de se souvenir de toutes les personnes qui ont contribué à la paix dans le monde.»