Des groupes canadiens dénoncent des candidats «anti-trans» aux élections scolaires

Des groupes de défense des droits et libertés affirment qu’un nombre élevé de candidats au poste de conseillers scolaires dans plusieurs provinces au Canada adhèrent à un discours transphobe ou à d’autres messages discriminatoires ciblant la communauté LGBTQ+.

Des groupes comme le Canadian Anti-Hate Network (CAHN) disent que c’est une préoccupation croissante à l’échelle nationale alors que des élections scolaires ont lieu dans plusieurs provinces. Une coalition de groupes à Ottawa a cité des candidats spécifiques qui, selon eux, mettront probablement en danger les droits et la sécurité des élèves transgenres s’ils sont élus.

Hazel Woodrow, du CAHN, dit remarquer des efforts plus vocaux et coordonnés parmi les candidats qui s’opposent aux politiques conçues pour rendre les écoles plus inclusives pour les enfants transgenres. «Nous voyons certainement des candidats d’extrême droite plus virulents et plus ouvertement anti-équité », a-t-elle affirmé.

Elle a déclaré que même si les candidats ne sont peut-être pas xénophobes ou n’épousent pas des opinions généralement associées à l’extrême droite, il y a ceux qui sont «virulemment opposés» à l’inclusion et à l’acceptation des enfants transgenres à l’école.

«L’impact des types de politiques qu’ils préconisent est que les enfants queer et trans ne se voient pas reflétés dans leurs communautés scolaires», a déploré Mme Woodrow. «Ils se voient comme étant mis de côté et isolés.»

Bien que les administrateurs ne puissent pas modifier le programme d’enseignement, Mme Woodrow a rappelé que le fait qu’ils puissent établir des budgets et des politiques signifie qu’ils peuvent fortement influencer l’environnement scolaire. Elle a dit que l’environnement, à son tour, est directement lié à l’état de santé, en particulier pour les étudiants marginalisés.

Les politiques pourraient par exemple inclure les drapeaux qui peuvent être levés devant l’école, la question de l’application des règles dans les écoles, les pratiques d’embauche équitables et les programmes de soutien pour les élèves LGBTQ+.

La semaine dernière, un collectif de groupes de défense, dont Horizon Ottawa, a publié une lettre condamnant la «rhétorique transphobe» utilisée par certains conseillers scolaires d’Ottawa, nommant plusieurs candidats qui, selon eux, pourraient mettre en danger les droits et la sécurité des élèves transgenres.

Une grande partie de l’inquiétude s’est concentrée sur des candidats qui se présentent en Ontario, où les élections municipales doivent avoir lieu lundi, mais Mme Woodrow note que la tendance se fait aussi sentir dans d’autres provinces. Les élections municipales en Colombie-Britannique ont eu lieu le 15 octobre, tandis que les résidants du Manitoba iront aux urnes le 26 octobre.

«C’est absolument un problème national. Nous le voyons partout», a-t-elle déclaré.

Elle a ajouté que des sites internet quasi anonymes, tels que Blueprint for Canada et Vote Against Woke, ont vu le jour pour mousser le soutien aux candidats qui tendent à s’opposer aux accommodements faits aux élèves transgenres

Peter Wallace, candidat au conseil scolaire de district de Trillium Lakelands, en Ontario, et fondateur de Blueprint for Canada, «pense que les programmes contemporains de diversité, d’équité et d’inclusion sont responsables de fomenter les divisions», a-t-il indiqué par courriel. Il s’est aussi opposé à ce qu’il a décrit comme des efforts par les commissions scolaires pour faire taire les parents dissidents.

Il a soutenu que les candidats liés à Blueprint for Canada appuient pleinement le multiculturalisme et soutiennent les étudiants de différentes orientations sexuelles, mais ont dû «tracer la ligne» sur les questions degenre.

Mme Woodrow a fait valoir qu’il est important de se concentrer moins sur l’intention de chaque candidat et davantage sur l’impact réel des politiques qu’ils proposent, qui, selon elle, peut être très préjudiciable pour les enfants.

«Ce sont des enjeux vraiment très importants pour les personnes les plus vulnérables de nos communautés.»