FIQ: la proposition d’entente du conciliateur sera soumise aux membres
MONTRÉAL — Les représentantes des syndicats de la FIQ ont convenu de soumettre la proposition d’entente du conciliateur aux membres. Elles se prononceront lors d’un vote les 15, 16 et 17 octobre.
Cette recommandation du conciliateur avait été présentée dimanche, suscitant enfin un peu d’espoir, plus de 500 jours après l’échéance des conventions collectives de la Fédération interprofessionnelle de la santé, le 31 mars 2023.
Les membres de la FIQ cesseront aussi les moyens de pression. D’ailleurs lundi, le Tribunal administratif du travail leur a ordonné de ne pas refuser de faire des heures supplémentaires, ce que la FIQ avait demandé à ses membres de faire à compter de jeudi.
Si le vote peut paraître éloigné dans le temps, c’est que la FIQ doit d’abord informer ses membres du contenu de la proposition d’entente du conciliateur, lors d’assemblées, et répondre à leurs questions. Qui plus est, les membres de la FIQ travaillent de jour, de soir, de nuit, les fins de semaine et dans de nombreux établissements de santé, de réadaptation, de soins de longue durée et autres. L’organisation doit donner la chance à tous ses membres d’obtenir les informations nécessaires avant de se prononcer.
Le conseil fédéral extraordinaire de la FIQ s’est réuni lundi et mardi pour étudier la proposition du conciliateur et décider de la suite des choses. Il appartiendra donc aux 80 000 membres, infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques de trancher.
La présidente de la FIQ, Julie Bouchad, a commenté ainsi la décision du conseil fédéral: «c’est la première fois dans l’histoire de notre organisation qu’une négociation voit une recommandation émise par un conciliateur. Nos membres devront donc se prononcer dans ce cadre inédit pour le renouvellement de leur contrat de travail. Le réseau de la santé et des services sociaux a besoin d’une attention accrue et nous serons toujours présentes pour mener la lutte en faveur de l’amélioration des conditions de travail de nos membres et des conditions de soins de la population. C’est la première étape pour un réseau public fort».
Rien n’est acquis: les membres de la FIQ avaient déjà rejeté une entente de principe, le printemps dernier, dans une proportion de 61 %, malgré une recommandation de l’accepter.
La mobilité exigée des infirmières est toujours au coeur du litige. Les dirigeants d’établissement de santé veulent pouvoir déplacer les infirmières d’une unité de soins à l’autre, voire d’un établissement à l’autre sur leur territoire, pour répondre aux besoins.
Mais les infirmières s’y refusent, estimant que c’est une façon de nier leur expertise en les traitant comme des pions interchangeables. Et la conciliation travail-famille devient alors plus difficile.
La mobilité n’était pas le seul point qui posait problème, puisque les infirmières auxiliaires se plaignaient aussi du peu d’écart salarial face aux préposés aux bénéficiaires, puisque la rémunération de ceux-ci avait été considérablement haussée dans le contexte de la COVID-19.