Flottille: les trois militantes de Terre-Neuve détenues par Israël ont été libérées
AMMAN — Trois militantes de Terre-Neuve-et-Labrador, membres d’une flottille arrêtée par les forces israéliennes, ont été libérées et sont en route vers le Canada.
Sadie Mees, Devoney Ellis et Nikita Stapleton ont voyagé saines et sauves jusqu’à Amman, en Jordanie, dimanche matin. Les membres du Bateau canadien pour Gaza, membre de la Coalition de la Flottille de la Liberté, avaient pour objectif d’apporter de l’aide humanitaire à Gaza et de briser le blocus naval israélien.
L’Organisation mondiale de la Santé et des ONG internationales ont déclaré que la famine sévissait dans la bande de Gaza depuis août.
Kira Mees, la mère de Sadie Mees, dit avoir eu des nouvelles de sa fille pour la dernière fois vers le 7 octobre. Sadie Mees lui a dit que le bateau à bord duquel elle se trouvait, Conscience, approchait d’un point d’interception et qu’elle pourrait être détenue en Israël.
«C’était tellement effrayant, raconte Mme Mees. Nous recevions des signalements de mauvais traitements infligés aux détenus, et savoir que son enfant se trouve dans une situation dangereuse (…) c’était vraiment difficile.»
Elle a pu s’entretenir brièvement avec sa fille dimanche matin et a vu une photo d’elle. Elle dit que Sadie Mees semble fatiguée, mais va bien autrement.
Selon la Flottille de la liberté, les navires ont été interceptés par Israël et six militants canadiens, dont les trois de Terre-Neuve, ont été détenus à la prison israélienne de Ketzi’ot.
Le ministère israélien des Affaires étrangères indique qu’un total de 145 militants ont été ramenés à terre pour être examinés et expulsés après l’interception.
Une fois les navires immobilisés, Mme Mees affirme que les communications avec le gouvernement et le consulat canadiens étaient «rares».
Elle indique qu’ils ont reçu un rapport faisant état d’une rencontre d’un représentant consulaire avec les détenus canadiens pendant leur incarcération, mais qu’elle ne savait pas à quelle fréquence les autorités les contrôlaient.
«Si les rapports provenant de la prison indiquent que les détenus sont maltraités ou négligés, je m’attends à ce que notre gouvernement veuille les surveiller autant que possible, a expliqué Mme Mees. Ce manque de communication était inquiétant.»
Amir Khadir, le mari de Nimâ Machouf, une autre Canadienne détenue, a déclaré aux médias samedi avoir appris de sa femme que les détenus avaient été traités violemment et «tirés par les cheveux». Il dit également avoir entendu dire que certains détenus se sont vu refuser des médicaments et ont été forcés de s’agenouiller pendant des heures.
Mme Machouf est rentrée au Canada par l’aéroport international Trudeau de Montréal dimanche soir, tandis que Khurram Musti Khan, de Milton, en Ontario, est arrivé à l’aéroport international Pearson de Toronto. Mskwaasin Agnew, militante torontoise pour les droits des Autochtones, est rentrée au Canada samedi après-midi.
Le ministère israélien des Affaires étrangères a précédemment nié les mauvais traitements infligés aux détenus, l’Associated Press rapportant la semaine dernière que le ministère avait qualifié ces allégations de «mensonges éhontés».
Des représentants du bateau canadien pour Gaza affirment que le trio de Terre-Neuve-et-Labrador a été libéré avec 40 autres bénévoles internationaux.
«Nous continuons de réclamer un accès sans entrave à l’aide humanitaire à Gaza et la fin de la complicité du gouvernement canadien dans l’occupation israélienne et le génocide contre les Palestiniens», peut-on lire dans la déclaration envoyée par courriel.
Mme Mees affirme que les bénévoles de la Coalition de la Flottille de la Liberté étaient ceux qui la contactaient le plus souvent, traduisant des documents et l’aidant à organiser le retour de Sadie, Ellis et Stapleton chez eux.
Le trio devrait bientôt quitter la Jordanie et arriver à Toronto lundi soir avant d’atterrir à St. John’s, à Terre-Neuve-et-Labrador, mardi.
Sadie Mees, 24 ans, a toujours été «profondément attachée» à la justice sociale, affirme sa mère, ce qui la rend très fière de sa fille. Bien que la semaine dernière ait été difficile, Mme Mees affirme que le soutien reçu de ses amis et de sa famille l’a aidée.
«Je pense que cela témoigne de ce mouvement plus large. Les gens comprennent que c’est le travail qui doit être accompli et qu’il faut continuer à œuvrer pour libérer la Palestine.»
