G7: le Canada pourrait exporter de l’hydrogène pour aider l’Europe

MONTRÉAL — Le Canada pourrait exporter de l’hydrogène en Europe pour pallier le manque de pétrole russe.

C’est ce qu’a indiqué le ministre des Ressources Naturelles Jonathan Wilkinson dans une conférence de presse à la fin d’une réunion où les pays du G7 sont pris l’engagement d’éliminer progressivement la production d’électricité au charbon et de décarboniser les réseaux électriques dès 2035. 

Après la réunion de trois jours entre hauts responsables du Groupe des Sept à Berlin en Allemagne, le ministre Wilkinson a avancé que le Canada pouvait jouer un rôle pour soutenir les pays alliés dans une «transition accélérée vers des solutions axées sur l’énergie propre menant à des chaînes d’approvisionnement sûres et fiables, notamment en ce qui concerne les matières premières et l’hydrogène propre».

Questionné à savoir si le Canada exporterait de l’hydrogène «vert», donc produit sans émissions de gaz à effet de serre à l’aide de l’énergie éolienne, solaire ou l’hydroélectricité, Jonathan Wilkinson a répondu que les provinces de l’est du pays, comme le Québec, pouvaient produire ce type hydrogène destiné à l’Europe, mais que des provinces de l’ouest pourraient être appelées à fournir de l’hydrogène produit avec du gaz naturel, souvent qualifié «d’hydrogène bleu». 

«Il y a beaucoup de conversations actuellement avec quelques provinces au sujet de l’hydrogène», a indiqué le ministre Wilkinson.

Le Canada ne produira pas plus de pétrole pour aider l’Allemagne à faire face à la crise

Le Canada aide déjà l’Europe, l’Allemagne en particulier, à faire face à une crise énergétique, mais cette assistance provient des énergies fossiles.

Ottawa a annoncé en mars dernier que «l’industrie canadienne a la capacité d’augmenter progressivement ses exportations de pétrole et de gaz d’environ 300 000 barils par jour au cours de 2022, afin de remplacer le pétrole et le gaz russe ».

Vendredi en conférence de presse, le ministre des Ressources naturelles a affirmé que «300 000 barils par jour» étaient la limite que l’industrie pouvait offrir et que le Canada ne comptait pas dépasser ce seuil pour pallier le manque de pétrole russe.

Le ministre de l’Environnement et du Changement climatique, Steven Guilbeault, et celui des Ressources naturelles, Jonathan Wilkinson, ont publié un communiqué conjoint après la réunion qui a eu lieu à Berlin, en Allemagne. 

Le communiqué souligne que la réunion a eu lieu «au moment où l’action climatique est une urgence pour que le monde puisse apporter des solutions aux enjeux liés à la sécurité énergétique et saisir les débouchés d’une économie carboneutre.» 

Les pays du Groupe des sept, composé du Canada, de la France, de l’Allemagne, de l’Italie, du Japon, du Royaume-Uni, des États-Unis et de l’Union européenne, ont également fait la promesse de mettre fin, dès cette année, à tout financement international des projets liés aux énergies fossiles. 

Un engagement qu’avait pris le Canada à la COP26 l’an dernier à Glasgow en Écosse.

Les membres du G7 ont également convenu de doubler le financement destiné à l’adaptation au changement climatique dans les pays en développement, «ce qui s’inscrit dans l’objectif des nations membres de mobiliser 100 milliards $», peut-on lire dans le communiqué publié par Ottawa. 

Ces engagements seront soumis aux chefs d’État le mois prochain lors du sommet du G7 à Elmau, en Allemagne.