Grève dans des CPE de Montréal et Laval: rien n’est encore décidé, dit le syndicat

MONTRÉAL — Le syndicat qui représente 83 installations de CPE de la région de Montréal et Laval assure qu’il n’a toujours pas pris de décision quant à une grève, alors que l’association patronale soutient que le syndicat a réagi à sa dernière contre-proposition «en demandant un mandat de grève illimitée».

Dans les faits, ce n’est que mercredi soir que ce syndicat des travailleuses des CPE de la région de Montréal et Laval, rattaché à la Fédération de la santé et des services sociaux, affiliée à la CSN, consultera ses membres au sujet d’un mandat de grève.

Il n’est pas acquis non plus qu’il s’agira d’une grève générale illimitée. Il pourrait s’agir d’une banque de journées de grève à être tenues au moment jugé opportun. Il appartiendra aux membres d’en décider, a réitéré lundi en entrevue Nathalie Fontaine, vice-présidente à la négociation du syndicat.

N’empêche, réplique l’Association patronale nationale des CPE. «Là, les parents seraient pénalisés; les travailleuses seraient pénalisées, les CPE aussi. Il n’y a personne qui sort gagnant de journées de grève», a réagi Chantal Bellavance, porte-parole de l’association patronale.

Le cas échéant, quelque 1500 travailleuses seraient concernées, dans 65 CPE qui gèrent 83 installations.

Mme Fontaine, du syndicat, indique que les négociations avec l’association patronale pour la région de Montréal et Laval sont «dans une impasse», après des mois de discussions.

Mais Mme Bellavance, de l’association patronale, croit qu’il y a toujours possibilité de s’entendre, pourvu que les parties s’assoient à la table et négocient. «Ce sont des articles qui peuvent être négociés, discutés. Il resterait trois articles à négocier. On pense qu’il y a moyen de régler ça entre le syndicat et la partie patronale sans faire un mandat de grève.»

Mme Bellavance affirme ne pas comprendre l’attitude du syndicat. Elle assure avoir «accepté l’ensemble de la proposition syndicale», notamment celle d’intégrer l’entente nationale conclue l’hiver dernier avec l’ensemble des syndicats. Fait à noter: son association n’était pas assise à la table de négociation nationale, l’hiver dernier, d’où le fait que le litige ne ressort qu’aujourd’hui.

L’association patronale admet avoir en revanche trois demandes concernant des clauses régionales — et c’est ce qui pose problème avec le syndicat, qui voit cela comme «des demandes de reculs majeurs», explique Mme Fontaine.

Ces trois clauses ont trait à des garanties quant à la durée de la semaine de travail, quant au rôle de l’équipe de travail et quant au comité de sélection et de permanence.

L’association patronale y tient, au nom de la flexibilité qu’il faut avoir, de l’aspect «fonctionnel» d’un CPE et de l’imputabilité que doit avoir la direction.

Le syndicat, lui, réplique: «on ne peut pas aller plus bas que le statu quo».