Infestations d’envahisseurs: nouveaux résidants, soyez avertis

MONTRÉAL — En cette période de l’année où de nombreux Québécois emménagent dans un nouveau logis, il peut y avoir une recrudescence des infestations d’envahisseurs telles que les punaises de lit. Tout le monde peut être touché par ces indésirables et il est important de rapporter les cas. 

Le site du ministère de la Santé du Québec indique qu’en 2015 «1,1 % des ménages québécois, soit près de 40 000 ménages, auraient eu des punaises de lit dans leur domicile au cours de l’année précédant l’enquête». La présence de ces insectes est accrue dans les régions urbaines, notamment à Montréal. 

Selon des données de la Ville de Montréal, les locataires sont plus affectés que les propriétaires par ce problème. Cela grimpe encore davantage pour les locataires ayant un revenu annuel inférieur à 20 000 $. En effets, 8,9 % des locataires à faibles revenus sont touchés par des problèmes d’infestations comparativement à 0,9 % des personnes qui ont un revenu supérieur à 60 000 $. 

La présidente fondatrice de MBM Gestion Parasitaire, Hélène Bouchard, précise toutefois que les insectes indésirables peuvent envahir n’importe quelle maison. «Peu importe l’infestation, les bestioles ne choisissent pas de rang social, tout le monde peut être affecté. On ne les veut pas chez nous, mais il faut en parler lorsqu’on en a, il faut casser les tabous. Tout le monde est à risque, alors ne soyez pas gêné d’en parler», dit-elle. 

Les punaises de lit ne transmettent pas de maladie à la personne qu’elles piquent. Toutefois, la spécialiste explique que ces insectes créent beaucoup de problèmes psychologiques, de stress et d’insomnie. Par rapport aux coquerelles, elles peuvent amener des soucis de santé chez l’humain comme des problèmes d’asthme. «Il faut agir rapidement», souligne Mme Bouchard. 

Elle conseille de scruter les lieux lorsqu’on emménage dans un nouveau logis. «C’est le bon moment de regarder toute trace qu’auraient pu laisser des punaises de lit même si les meubles sont sortis et qu’on entre dans un logement vidé», assure Mme Bouchard. 

Pour les punaises de lit, elle suggère de regarder autour des plinthes et des prises électriques où il pourrait y avoir des traces d’excréments, similaires à de petites de tâches de crayon noir. Il est aussi possible qu’il y ait des cadavres de punaises de lit ou des exuvies, un exosquelette que l’insecte va laisser lorsqu’il se transforme pour devenir adulte. 

Quant aux blattes, aussi appelées coquerelles ou cafards, elles vont se réfugier autant dans la cuisine que dans la salle de bain, où il y a de la tuyauterie et des réservoirs d’eau chaude. Hélène Bouchard explique que cet insecte fuit la lumière, et qu’il se tient en groupe, généralement sous le lavabo. «Naturellement, on ne part pas avec son lavabo lorsqu’on déménage, alors ce sont des endroits à aller vérifier absolument lorsqu’on entre dans son logement», dit-elle. 

Si on a des électroménagers d’inclus lors du déménagement, l’experte en gestion parasitaire conseille de tirer le réfrigérateur. Il pourrait y avoir des coquerelles vivantes ou des exuvies. Elle ajoute que les blattes vont aussi laisser de petites tâches noires, mais qui ressembleront davantage à des grains de café moulus.

S’il y a présence d’envahisseurs, il faut absolument contacter le gestionnaire ou le propriétaire de l’immeuble afin d’empêcher cela de se répandre aux voisins. Mme Bouchard dit d’éviter d’utiliser les produits domestiques ou pesticides en vente libre dans les magasins à grande surface. «Ces produits ont une concentration très faible puisque le commun des mortels peut les utiliser. Ce sont des répulsifs, alors on ne va pas solutionner le problème, on va juste mettre un [pansement] sur le bobo», explique-t-elle.  

Dans le cas des punaises de lit et des coquerelles, il est préférable de faire affaire avec des professionnels de la gestion parasitaires qui ont l’équipement pour se débarrasser des intrus et qui peuvent conseiller les gens sur cette situation stressante.