Le Canada est prêt à aider après le séisme en Turquie, assure Justin Trudeau

Le Canada se tient prêt à fournir de l’aide à la suite d’un tremblement de terre désastreux qui a frappé la Turquie et la Syrie, a déclaré lundi le premier ministre Justin Trudeau, alors que les autorités de ces pays ont signalé que plus de 4000 personnes étaient mortes et des milliers d’autres avaient été blessées.

Les secouristes et des habitants ont fouillé les décombres des bâtiments à la recherche de survivants et les responsables craignaient que le nombre de morts ne continue d’augmenter.

Les résidents se sont immédiatement précipités à l’extérieur sous la pluie et la neige pour échapper aux chutes de débris, tandis que ceux qui étaient piégés criaient à l’aide. Tout au long de la journée, des répliques majeures ont frappé la région, dont une presque aussi forte que le séisme initial. Après la tombée de la nuit, les travailleurs retiraient encore des corps alors que des familles désespérées attendaient des nouvelles de leurs proches pris au piège.

M. Trudeau a parlé de nouvelles et d’images «terribles» en provenance de la Turquie et de la Syrie. 

«Le Canada est prêt à offrir de l’aide, a-t-il dit dans une déclaration écrite. Nos pensées vont à toutes les personnes touchées par ces tremblements de terre majeurs, et nos pensées vont à ceux qui ont perdu des êtres chers.»

L’Autorité géologique des États-Unis a mesuré le séisme de lundi à 7,8, avec une profondeur de 18 kilomètres. Quelques heures plus tard, un séisme de magnitude 7,5 a frappé à plus de 100 kilomètres.

La deuxième secousse a été considérée comme une réplique, car elle s’est produite sur la même ligne de faille que la première, selon un sismologue de l’Autorité géologique des États-Unis.

Ibrahim Cinaroglu, membre de la Turkish-Canadian Society, a rapporté que quatre de ses amis et membres de sa famille figuraient parmi les personnes tuées en Turquie.

«Nous n’avons malheureusement pas pu les joindre par téléphone ou par tout autre moyen, mais nous avons appris qu’ils sont décédés», a-t-il déclaré.

M. Cinaroglu a témoigné que c’était mentalement écrasant.

«Comment cela peut-il arriver à vous ou à vos proches ? s’est-il interrogé. C’est terrible en ce moment.»

M. Cinaroglu a demandé l’aide du gouvernement canadien et de la population.

Affaires mondiales Canada a indiqué dans une déclaration surveiller la situation et être en contact étroit avec ses partenaires humanitaires.

«Nous évaluons les besoins sur le terrain et nous nous tenons prêts à fournir une assistance.»

Le ministère a ajouté qu’il n’avait pas encore reçu de demandes d’aide de Canadiens concernant les tremblements de terre, mais a indiqué qu’il y avait 7513 personnes enregistrées comme étant en Turquie et 1394 en Syrie.

«Mes pensées accompagnent les familles endeuillées suite à cet évènement tragique», a dit sur Twitter la ministre québécoise des Relations internationales, Martine Biron.

Le tremblement de terre, qui était centré sur la province de Kahramanmaras, dans le sud-est de la Turquie, a aggravé la situation humanitaire dans une région façonnée des deux côtés de la frontière par plus d’une décennie de guerre civile en Syrie.

Des milliers de bâtiments se seraient effondrés dans une vaste zone s’étendant des villes syriennes d’Alep et de Hama à Diyarbakir en Turquie, à plus de 330 kilomètres au nord-est.

Les conservateurs appuieront «les efforts des Canadiens et du gouvernement pour les aider», a déclaré le porte-parole conservateur en matière d’affaires étrangères, le député Michael Chong, dans un message sur Twitter.

La porte-parole du Nouveau Parti démocratique en matière d’affaires étrangères, la députée Heather McPherson, a exhorté le gouvernement fédéral à envoyer une aide humanitaire immédiate. La crise en Syrie était déjà sous-financée, a-t-elle affirmé sur Twitter, et de nombreux Syriens attendaient d’être réinstallés.

Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a écrit sur son compte Twitter que ce sont «bien davantage les peuples que leurs dirigeants qui croulent sous le poids des catastrophes».

«Les femmes et hommes de Syrie et de Turquie sont aux prises avec un deuil douloureux et une dévastation dramatique. Je leur adresse nos vœux de courage», a écrit M. Blanchet.

La région de Turquie touchée par le tremblement de terre se trouve au-dessus de lignes de faille majeures et est fréquemment secouée par des tremblements de terre. Quelque 18 000 personnes ont été tuées dans des tremblements de terre tout aussi puissants qui ont frappé le nord-ouest de la Turquie en 1999.

Moutaz Adham, le directeur national d’Oxfam Canada pour la Syrie, a déclaré que le nombre de personnes tuées et blessées par le tremblement de terre en Syrie évoluait rapidement.

«Nous voyons des familles chercher leurs proches disparus qui (sont) sous les décombres de bâtiments effondrés. Nous savons que les gens, même ceux dont les bâtiments ne se sont pas effondrés, ne se sentent pas en sécurité pour y retourner», a-t-il déclaré lors d’un entretien téléphonique depuis Damas.

«Le tremblement de terre vient s’ajouter à une situation humanitaire très grave en Syrie.»

M. Adham a affirmé qu’il y avait un besoin de soutien financier pour aider à répondre à la situation, notant que le tremblement de terre s’est également produit pendant un hiver rigoureux qui pourrait compliquer les efforts de secours.

Majd Khalaf, un coordinateur montréalais des Casques blancs — une organisation de défense civile syrienne — a déclaré que de nombreux bâtiments qui se sont effondrés avaient déjà été endommagés pendant la guerre en cours, ce qui les rendait plus vulnérables au tremblement de terre.

«Nos équipes interviennent présentement. Elles creusent dans les décombres pour sauver des vies, a-t-il affirmé. C’est vraiment une énorme catastrophe.»

De vastes régions du nord-ouest de la Syrie ont perdu l’électricité et les connexions internet en raison du séisme, a-t-il ajouté.

Il a déclaré que son organisation appelait la communauté internationale à un soutien immédiat avec du matériel pour aider aux efforts de sauvetage.

«Il y a quatre millions de réfugiés (en Syrie) près de la frontière turque, ce qui complique les actions des Casques blancs pour évacuer, intervenir, a-t-il indiqué. Ils vivent dans des camps dans des conditions terribles, surtout en hiver.»

Les Nations unies estiment que quelque 6,9 millions de personnes sont déplacées à l’intérieur de la Syrie en raison de la guerre.

— Avec des informations de Jordan Omstead, de Dylan Robertson et de l’Associated Press.