Le format hybride des travaux de la Chambre des communes pourra durer encore un an

OTTAWA — La prolongation d’un an du format hybride de la Chambre des communes a été entérinée jeudi par une majorité de députés, tout juste avant qu’ils n’amorcent une pause estivale de travaux parlementaires.

Les élus du Nouveau Parti démocratique (NPD) ont donné leur aval à une motion libérale en ce sens, conformément aux intentions qu’ils avaient exprimées. Cela a assuré suffisamment de votes pour l’adoption malgré l’opposition des conservateurs et bloquistes.

Une fois de plus, le leader parlementaire du gouvernement, Mark Holland, a fait valoir que la pandémie n’était pas terminée et que la prolongation offrait de la prévisibilité sur la façon dont les députés qui seront atteints de la COVID-19, quand les travaux parlementaires reprendront cet automne, pourront participer aux débats parlementaires et aux votes.

«Avec la flexibilité, il y a la possibilité d’utiliser le système hybride ou non. À l’automne, si la situation s’améliore et les personnes ne veulent pas l’utiliser, ce sera un choix pour chaque député. Il n’y a pas d’obligation à y avoir recours», a-t-il dit.

M. Holland a aussi réitéré que la période d’un an laissera suffisamment de temps à un comité parlementaire de se pencher sur ce qui doit rester ou non de ce mode de fonctionnement, à plus long terme.

Pour les conservateurs et les bloquistes, la formule hybride revient à réduire la reddition de comptes.

«Bien franchement, c’est un gouvernement qui ne veut pas une opposition. Ils veulent une audience», a résumé le leader parlementaire des conservateurs, John Brassard.

Son homologue bloquiste, Alain Therrien, a abondé dans le même sens. «Un gouvernement qui se cache derrière un (format en) deux dimensions (fait que) c’est toujours plus facile pour les ministres de cacher leur incompétence en arrière des écrans que de le faire en personne», a -t-il lancé.

M. Holland a affirmé s’être engagé à ce que les ministres soient présents en Chambre pour prendre la parole durant la période des questions à moins qu’ils ne soient atteints de la COVID-19 ou qu’un nouveau variant préoccupant n’ait changé la donne. Cette promesse n’est pas inscrite dans le texte de la motion adoptée jeudi.

Aux yeux de M. Therrien, la participation virtuelle devrait être «exceptionnelle» et ne devrait être autorisée que lorsqu’un député est lui-même infecté ou est un cas contact.

«Mais comment expliquez-vous (…) qu’il y a plusieurs députés qu’on n’a à peu près pas vus depuis deux ans? C’est quoi, (ils étaient atteints) de la COVID éternelle? Ils se sont roulés dans une piscine  »turtle » de COVID?», s’est interrogé tout haut M. Therrien.

Tant le Bloc québécois que l’opposition officielle étaient d’avis qu’il n’y avait pas urgence de trancher sur la question du format hybride et qu’il aurait été plus avisé de statuer à l’automne.

«Les solutions raisonnables et pratiques que j’ai proposées étaient de regarder en août ou septembre et (de voir si) il y a (effectivement) un variant venant de l’hémisphère sud que le leader parlementaire du gouvernement et son partenaire du NPD suggèrent qui sera là», a dit M. Brassard.

Pour le leader parlementaire du NPD, Peter Julian, il est clair que la population serait perdante sans le Parlement hybride puisqu’il estime que les personnes représentées par un député malade «perdraient leur voix et leur vote».