Le ministère des Pêches est accusé de «mauvaise gestion» de l’aquaculture en C.-B.

OTTAWA — Un groupe dirigé par des Autochtones critique ce qu’il considère comme une «mauvaise gestion grave» de l’aquaculture en Colombie-Britannique par le ministère des Pêches et des Océans (MPO). Le groupe réclame une séparation de ses responsabilités réglementaires et promotionnelles.

La First Nations Wild Salmon Alliance a affirmé que le ministère était embourbé dans un conflit d’intérêts découlant de son double rôle. Le président du groupe, Bob Chamberlin, a dit que la position du ministère revenait à «corriger ses propres devoirs».

Le groupe souhaite que le ministère s’en tienne à son obligation première de s’occuper de l’environnement et des pêcheries, et qu’il mette en place un organisme scientifique «véritablement indépendant» pour aider à prendre des décisions gouvernementales plus éclairées lorsqu’elles touchent à la vie marine en Colombie-Britannique.

Un porte-parole du ministère des Pêches et des Océans a confirmé qu’il préparait une réponse aux critiques soulevées par le groupe.

M. Chamberlin et son groupe ont vivement critiqué la politique fédérale en matière de pêche en Colombie-Britannique, y compris l’implication de l’industrie dans les rapports du Secrétariat canadien des avis scientifiques (SCAS) sur des questions telles que les risques de la pisciculture pour les stocks de saumon sauvage.

Il a argué qu’une telle participation aux rapports scientifiques aboutit à un résultat «prédéterminé» qui profiterait à l’industrie.

«En conclusion, nous devons corriger le processus actuel (du SCAS), qui est administré par le ministère et étroitement lié aux préférences, influences et aspirations de gestion du ministère», a suggéré M. Chamberlin lors d’une séance d’information à Ottawa.

«Sur la base de notre expérience professionnelle considérable, je réitère que le Canada devrait mettre en place un organisme consultatif scientifique véritablement indépendant pour conseiller directement les décideurs et recommander des recherches plus approfondies sans être soumis à des intérêts particuliers à l’intérieur ou à l’extérieur du MPO.»