Les policiers intervenus lors des attaques en Saskatchewan témoigneront à l’enquête

MELFORT, Sask. — Le plus haut responsable du détachement de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) qui a répondu à des attaques au couteau contre une Première Nation de la Saskatchewan soutient que les agents sont très occupés.

«Nos agents sont sous pression», a témoigné le sergent Ryan Case, mercredi, au troisième jour de l’enquête du coroner.

Myles Sanderson a tué 11 personnes et en a blessé 17 autres dans la Nation crie de James Smith et dans le village voisin de Weldon le 4 septembre 2022. 

Sanderson, 32 ans, est décédé en détention quelques jours plus tard. Une deuxième enquête portant sur sa mort est prévue en février.

L’enquête, qui se déroule à Melfort, au nord-est de Saskatoon, vise à établir les événements qui ont mené aux meurtres, notamment à déterminer qui a perdu la vie, à quel moment et à quel endroit.

Ryan Case n’était pas responsable et ne travaillait pas au détachement de la GRC de Melfort le jour des attaques au couteau. Les premiers policiers qui sont intervenus sur les lieux devraient témoigner plus tard mercredi.

Ryan Case a précisé lors de l’enquête que le détachement de Melfort compte 16 policiers, dont 13 agents qui travaillent en première ligne, et dessert une population d’environ 15 000 personnes.

Le détachement est ouvert 20 heures par jour et les agents sont de garde de 4 heures du matin à 8 heures du matin.

Chelsey Stonestand, s’exprimant au nom de la famille de Bonnie et Gregory Burns, une mère et son fils tués dans les attaques, a souligné que personne ne travaillait au détachement de la GRC lorsque les attaques au couteau ont commencé le week-end de la fête du Travail, en 2022. Elle a demandé si les horaires étaient modifiés lors des week-ends, et Ryan Case a affirmé que cela pouvait arriver.

Le sergent a expliqué que le détachement travaille avec d’autres unités de la GRC, notamment pour lutter contre le trafic de drogue. Il a ajouté que les agents surveillent les mandats d’arrêt et sont impliqués dans certains cas où des personnes se retrouvent illégalement en liberté. La GRC en Saskatchewan dispose également d’une équipe distincte d’exécution et de suppression des mandats, a précisé Ryan Case.

Sanderson, qui avait des antécédents d’agressions violentes, avait été libéré conditionnellement plus tôt en 2022, mais était illégalement en liberté au moment des meurtres.

Darryl Burns, dont la sœur Gloria Burns a été tuée, a demandé des précisions sur la manière dont la GRC répond aux problèmes de mandats émis par la police de Saskatoon, comme ce fut le cas pour Myles Sanderson.

«Il semble que Myles n’était pas une priorité pour quiconque», a lancé Darryl Burns.

L’enquête a révélé que Sanderson et son frère, Damien Sanderson, avaient semé le chaos dans la communauté quelques jours avant les attaques.

Le sergent-chef Robin Zentner, de l’unité des crimes majeurs de la GRC, a témoigné plus tôt cette semaine que la GRC avait découvert des textos entre les frères et certaines victimes mentionnant des ventes de drogue et des dettes dans les jours précédant les attaques.

Mais M. Zentner a déclaré que rien n’indiquait que les meurtres étaient liés à des gangs et que certains étaient manifestement aléatoires.

L’enquête a révélé mardi que Damien Sanderson avait été la première victime de son frère. Myles Sanderson est ensuite allé de maison en maison, armé d’un couteau, enfonçant les portes et poignardant les gens.

La GRC a déclaré que, puisque le tueur est mort, les gens n’obtiendront peut-être jamais toutes les réponses sur ce qui s’est passé.

Keith Brown, l’avocat représentant la Première Nation, souhaite obtenir des informations plus précises auprès des agents qui sont intervenus.

La Première Nation souhaite également souligner la manière dont la Commission des libérations conditionnelles du Canada devrait travailler avec les communautés autochtones pour les informer de la sortie de prison de leurs membres, a indiqué M. Brown. Ce dernier a demandé au sergent Case des précisions sur la manière dont la GRC informait les communautés des mandats ou des cas où des personnes se retrouvaient illégalement en liberté.

«Ce n’est pas quelque chose de courant», a répondu Ryan Case.

L’agent a également soutenu qu’il entretenait de bonnes relations avec l’équipe de sécurité de la Première Nation, créée après les meurtres. Il a indiqué que les agents s’efforçaient de renforcer la communication et d’établir des réunions régulières avec l’équipe de sécurité.

«C’est un travail en cours», a-t-il affirmé.

L’enquête devrait se poursuivre pendant au moins deux semaines.