Ottawa considère ouvrir un centre de traitement des demandes d’asile au Québec

MONTRÉAL — Les autorités canadiennes prévoient ouvrir un centre de traitement des demandes d’asile près de la frontière entre le Québec et les États-Unis au cas où le nombre de réfugiés potentiels entrant au Canada augmenterait considérablement.

Plus tôt cette semaine, le gouvernement fédéral a publié un avis de recherche d’espaces de bureaux qu’il pourrait louer pour abriter des zones d’accueil et de distribution de repas ainsi qu’une salle d’attente pouvant accueillir jusqu’à 200 personnes à la fois.

Dans un courriel, l’Agence des services frontaliers du Canada indique que le centre de traitement prévu fait partie de ses plans d’urgence «en cas d’afflux de demandeurs d’asile».

L’avis de Services publics et Approvisionnement Canada précise que le bâtiment doit être situé dans un rayon de 15 kilomètres de la zone officielle de passage frontalier de Saint-Bernard-de-Lacolle, au sud de Montréal.

Le gouvernement cherche à obtenir un bail de 12 mois avec possibilité de prolongation pour une installation aux environs du 1er mai.

En novembre, le premier ministre du Québec, François Legault, s’inquiétait de la perspective d’un afflux massif vers la province en raison des promesses du président Trump de lancer une vaste opération d’expulsion des migrants.

Cependant, malgré les plans pour un nouveau centre de traitement des demandeurs d’asile, l’Agence des services frontaliers du Canada affirme n’avoir constaté aucune augmentation soutenue du nombre de réfugiés potentiels entrant au pays. «Du 18 septembre 2024 au 18 janvier 2025, il y a eu une moyenne quotidienne de 109 demandes, contre une moyenne quotidienne de 212 demandes pour la même période il y a un an», a indiqué le ministère dans un courriel.

Ottawa avait annoncé en décembre un investissement de 1,3 milliard $ pour renforcer la sécurité frontalière en réponse aux menaces du président américain Donald Trump d’imposer des tarifs élevés à moins que le Canada ne réduise le flux de migrants et de drogue qui la traversent. De plus, le gouvernement canadien a déclaré avoir déployé 60 nouveaux drones le long de la frontière et qu’il y ajouterait de nouvelles de tours de surveillance.

En 2023, le Canada a fermé le passage frontalier non officiel le long du chemin Roxham, au Québec. Celui-ci avait alors été utilisé par plus de 100 000 migrants depuis 2017 pour entrer au pays en provenance des États-Unis.