Portapique: des proches déplorent que la GRC ait mis 18 heures pour trouver des corps

HALIFAX — Un avocat qui représente des familles de victimes de la tuerie d’avril 2020 en Nouvelle-Écosse estime qu’un délai de 18 heures pour retrouver cinq corps constitue le signe d’une police «déficiente».

Une étude publiée jeudi par la commission d’enquête publique sur la tuerie indique qu’il n’était pas venu à l’idée du superviseur de la Gendarmerie royale du Canada Andy O’Brien d’aller jeter un œil ailleurs que dans les endroits où l’on savait que des corps se trouvaient et où des incendies avaient été allumés.

L’enquête publique a appris que 13 des 22 victimes avaient été tuées à Portapique entre 22 h et 22 h 45 environ le soir du 18 avril 2020. Le tueur a ensuite quitté la région par une petite route secondaire à bord d’une réplique d’autopatrouille de la GRC.

Cependant, l’étude indique que ce n’est qu’à 16 h 46 le lendemain que les corps de Peter et Joy Bond, de même que ceux d’Aaron Tuck, Jolene Oliver et Emily Tuck, ont été retrouvés sur une petite route appelée «Cobequid Court» à l’extrémité sud de Portapique. 

L’étude indique également qu’un policier de la GRC avait reçu l’ordre de rechercher des «morts sur les parterres» devant les maisons. Or, le policier s’est arrêté devant la maison des Bond à 10 h 26 dimanche matin, mais il n’y est pas allé. 

Josh Bryson, un avocat des familles Bond et Tuck, affirme que la GRC aurait dû ordonner plus tôt une visite systématique des maisons à Portapique. Pendant ce temps, a-t-il dit, des familles désespérées s’inquiétaient avec angoisse du sort de leurs proches.

L’enquête a appris que le dimanche matin, le tireur avait tué neuf autres personnes alors qu’il parcourait plus de 100 km à travers le nord et le centre de la Nouvelle-Écosse. L’enquête a appris que le tireur, Gabriel Wortman, technicien en prothèses dentaires âgé de 51 ans, avait été ensuite abattu par deux policiers de la GRC vers 11 h 30, alors qu’il s’était arrêté à une station-service au nord d’Halifax pour faire le plein d’une voiture volée.