Québec Solidaire vise à régulariser le statut de 10 000 personnes immigrantes en 2023

MONTRÉAL — Des membres du Centre des travailleurs et travailleuses immigrants (CTI) se sont rassemblés dans l’arrondissement de Parc-Extension, samedi, pour demander la mise en place d’un programme de régularisation des jeunes immigrants sans statut et de leurs familles par le gouvernement du Québec.

Québec Solidaire, présent au rassemblement, vise la régularisation de 10 000 personnes au cours de la première année du programme, dont les critères d’admissibilité seraient établis avec le gouvernement fédéral.

Cette mesure contribuerait à améliorer significativement les conditions de vie des enfants et des adolescents immigrants en leur permettant, entre autres, de terminer leur parcours scolaire au Québec. À l’heure actuelle, les jeunes qui ont un statut précaire – c’est-à-dire qui n’ont pas un statut de réfugié ou une résidence permanente – ne peuvent pas s’inscrire au cégep ou à l’université.

«Ils s’expriment en français, ils ont fait leur secondaire au complet ici, ils sont dans des équipes de sport, ils réussissent. (…) Ces jeunes-là sont Canadiens, ils sont Québécois. Il faut leur donner la résidence [permanente] le plus vite possible pour qu’ils puissent se concentrer sur leur développement et leur avenir», a soutenu en entrevue Guillaume Cliche-Rivard, nouveau député de Saint-Henri-Sainte-Anne et avocat en immigration.

Pour Andrés Fontecilla, le député solidaire dans Laurier-Dorion, la situation s’avère «extrêmement préoccupante».

«Il y a une société à deux vitesses qui est en train de se créer actuellement : les gens qui ont des droits et un statut, et tous ceux et celles qui vivent dans l’obscurité et l’invisibilité. (…) Il faut une solution politique qui vient du gouvernement fédéral, mais qui est aussi acceptée par le gouvernement de la CAQ», a-t-il déclaré en entrevue.

De jeunes immigrants ont aussi témoigné lors de l’événement, exprimant leur crainte devant une éventuelle déportation.

«J’adore l’école, mes collègues et ma vie ici. Je suis un athlète et j’ai gagné des compétitions au Québec. Mais maintenant, je finis le secondaire et je crains de ne pas pouvoir continuer mes études et aller au cégep. J’ai peur que ma famille et moi soyons déportés, alors que toute ma vie est ici», a souligné Hardeep (nom fictif), 19 ans.