Santé Québec a l’intention de protéger les urgences des coupes budgétaires
MONTRÉAL — Santé Québec assure qu’elle veut éviter les compressions de postes du personnel de la santé qui travaille dans les urgences.
«Dans les critères qu’on s’est donnés dans les mesures de rigueur budgétaire, c’est que tout ce qui sont les soins et services que nous on appelle »urgents ou critiques », donc ce sont les salles d’urgence, mais il y a d’autres secteurs aussi, il faut vraiment qu’on les garde protégés. C’est vraiment notre intention», a affirmé Frédéric Abergel, vice-président exécutif aux opérations et à la transformation à Santé Québec.
Il a fait cette déclaration, vendredi, lors du point de presse hebdomadaire de Santé Québec sur la situation dans les urgences du Québec. Bien que globalement les taux d’occupation dans les urgences demeurent élevés, on note une légère baisse comparativement à la même période l’an dernier. Entre 2023-2024 et 2024-2025, le taux d’occupation des civières est passé de 126 % à 121 %, pour la période du 31 décembre au 13 janvier.
Questionné à savoir si les suppressions de postes qui se multiplient en raison des coupes budgétaires de 1,5 milliard $ imposées dans le réseau public de la santé auront des impacts sur l’achalandage dans les urgences, M. Abergel a répondu qu’il était trop tôt pour le savoir.
«On est vraiment en lien chaque semaine avec les établissements de santé pour comprendre les mesures qu’ils souhaiteraient mettre en place. Notre objectif premier c’est qu’il y ait le moins d’impacts sur les services offerts à la population», a-t-il indiqué.
«De façon générale, pour nous, ce qui est très important, c’est la rigueur budgétaire évidemment, mais vraiment de s’assurer que l’ensemble des services soient pleinement disponibles pour la population et qu’on crée le moins de délais d’attente aussi», a ajouté le vice-président de Santé Québec.
Il s’est réjoui d’un autre indicateur positif dans les hôpitaux, soit la durée moyenne de séjour qui est passée de 20,1 heures à 18,6 heures en un an, ce qui représente une amélioration de 1,5 heure par patient.
«Ça fait même pas deux mois qu’on est en place, a rappelé M. Abergel. On est vraiment en train de prendre le réseau dont on a hérité au 1er décembre et d’apporter à la fois des corrections au quotidien, des améliorations aussi et de travailler avec les équipes sur comment on veut transformer le réseau dans les prochaines années.»
Moins de services en première ligne
Véronique Wilson, directrice générale adjointe de la coordination réseau et soutien aux opérations chez Santé Québec, a exposé que globalement il y avait une diminution de l’offre de services en première ligne de 11 % dans les cliniques et une baisse de 16 % «sur nos portails pour les patients».
«Ce qu’on note cette semaine, c’est une augmentation des rendez-vous pour les usagers qui sont en réorientation. Donc, les usagers qui ont appelé au 8-1-1, au 9-1-1 ou qui se présentent dans les urgences, on a une augmentation de ces offres de service. Également pour nos usagers qui n’ont pas de médecin de famille et qui vont aller au Guichet d’accès à la première ligne, il y a une augmentation à ce niveau-là», a mentionné Mme Wilson, précisant que la hausse était de l’ordre de 36 %.
M. Abergel s’attend à ce que le nombre de Québécois avec des symptômes de la grippe se présentant aux urgences continue d’augmenter au cours des prochaines semaines.
«Historiquement, d’ici la fin janvier et le début du mois de février, on va entrer dans des semaines plus critiques sur le nombre de personnes qui ont des symptômes d’allure grippale et qui vont se présenter aux urgences», a-t-il expliqué.
Santé Québec demande à la population de se tourner vers les autres services en première ligne comme Info Santé 8-1-1 ou de consulter les guides d’autosoins des maladies respiratoires infectieuses qui sont disponibles en ligne sur quebec.ca.
En point de presse, Benoit Morin, président de l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires, a par ailleurs rappelé qu’il n’est pas trop tard pour aller chercher sa dose de vaccin contre l’influenza et la COVID-19. La vaccination, qui réduit le risque de développer des complications, est accessible gratuitement en pharmacie.
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