Stephen Harper aimerait que les conservateurs aient plus de liens avec Viktor Orbán

OTTAWA — L’ancien premier ministre canadien Stephen Harper souhaite que des liens plus étroits soient tissés entre tous les partis politiques de droite dans le monde, dont celui qui dirige actuellement le gouvernement hongrois, accusé de reculs démocratiques.

M. Harper préside actuellement l’Union démocrate internationale, une alliance mondiale d’une soixantaine de partis politiques de droite. 

Cette organisation comprend notamment le Parti conservateur du Canada, Les Républicains, en France, et le Parti républicain, aux États-Unis, mais aussi le parti Fidesz, dirigé par le premier ministre hongrois Viktor Orbán.

M. Harper a rencontré le premier ministre Orbán  jeudi, à Budapest, et il a indiqué sur Twitter que les deux hommes avaient discuté de «l’importance pour les partis de centre-droit de renforcer leur collaboration».

L’organisme de défense des droits de la personne «Human Rights Watch» affirme que le gouvernement Orbán a mené des «attaques contre l’état de droit et les institutions publiques», telles que l’atteinte à l’indépendance judiciaire et la surveillance des journalistes.

La Cour de justice de l’Union européenne a jugé à plusieurs reprises que M. Orbán violait les lois européennes sur l’immigration avec des politiques hostiles aux demandeurs d’asile, que le premier ministre a qualifiés à plusieurs reprises de «poison» et d’«envahisseurs musulmans».

La Presse Canadienne a tenté de savoir auprès du Parti conservateur du Canada et du cabinet de son chef actuel, Pierre Poilievre, si Ottawa devrait resserrer ses liens avec le gouvernement Orbán.

Italie, Russie, Ukraine

M. Harper a également rencontré cette semaine, à Rome, la première ministre italienne, Giorgia Meloni, qui préside aussi le Parti des conservateurs et réformistes européens, qui a des députés à Strasbourg.

Lors du plus récent sommer du G7, en mai au Japon, le premier ministre Justin Trudeau avait réprimandé Mme Meloni pour «certaines des positions que l’Italie adopte en termes de droits des LGBT». Des remarques que Mme Meloni avait ensuite qualifiées d’informations inexactes.

Le gouvernement des «Frères d’Italie» de Mme Meloni a exigé que les couples de même sexe s’enregistrent pour les droits parentaux partagés, interdisant aux Villes de les reconnaître automatiquement.

M. Harper a également écrit sur Twitter qu’il avait discuté avec le premier ministre Orbán du «fort soutien à l’Ukraine» de l’Union démocrate internationale. Le premier ministre Orbán s’est pourtant opposé à plusieurs mesures de l’Union européenne visant à punir la Russie pour son invasion de l’Ukraine.

M. Orbán a plutôt appelé Kyiv à céder à Moscou, affirmant que l’Ukraine ne pouvait pas gagner contre la Russie. Il a récemment déclaré que la gestion par le président russe Vladimir Poutine de la mutinerie, le mois dernier, illustre sa force en tant que leader.

M. Harper avait été critiqué en 2018 par des experts en relations internationales et par le gouvernement libéral lorsqu’il a félicité M. Orbán pour sa réélection.

Le printemps dernier, à Washington, un groupe bipartite du Congrès américain a commencé à travailler sur un projet de loi visant à mettre en œuvre des sanctions américaines contre les proches du premier ministre Orbán qui sont accusés de corruption, en plus des sanctions existantes en place depuis 2014.