Un plan d’action demandé pour dynamiser les centre-villes et noyaux villageois

À l’aube du déclenchement de la campagne électorale provinciale, la Coalition Cœurs de villes et villages interpelle les partis pour leur demander de s’engager à adopter un plan d’action gouvernemental pour les cœurs de villes et villages.

« Ça fait des années qu’on s’organise avec les moyens du bord, fait remarquer Geneviève Dubois, mairesse de Nicolet et préfète de la MRC de Nicolet-Yamaska. On a refait les façades, diminué les îlots de chaleur… Le fait d’avoir un plan d’action avec des mesures concrètes et un budget, ça viendrait donner un levier important aux villes et villages pour avoir des actions pérennes. »

L’adoption d’un tel plan d’action aurait l’avantage de doter les ministères d’une vision pour la dynamisation des centre-villes des municipalités, d’autant plus après deux année de pandémie qui qui les ont particulièrement mis à mal.

« En ce moment, les cœurs des villes et villages sont traités comme des lieux comme les autres. Il y a déjà eu un balbutiement de mesures dans un désir de relance avec la pandémie, mais on veut que ce type de mesures soit permanent avec un plan d’action provincial. On sonnait déjà l’alarme en février 2020. Imaginez comme la situation est rendue difficile deux ans plus tard », indique Christian Savard, président exécutif de Rues principales.

Ce dernier cite notamment des exemples en France, en Écosse et en Ontario où la mise en place d’un plan d’action du genre a permis de contribuer à la revitalisation des centre-villes. Rappelons aussi que l’Union des municipalités du Québec a fait de l’animation et la vitalité des centre-villes l’une de ses principales recommandations dans ses demandes prébudgétaires 2022-2023.

La Coalition Cœurs de villes et villages souhaite que ce plan d’action permette, entre autres, de développer des solutions pour rendre les centre-villes plus durables et résilients, d’assurer l’occupation et la restauration des bâtiments patrimoniaux, mais aussi de contribuer davantage à la lutte contre les inégalités sociales puisque les centre-villes sont des lieux généralement plus accessibles.

« À partir du montant de 1,2 M$ destiné à la relance du centre-ville dans le contexte de pandémie, on a déterminé les besoins selon trois axes. Avec un plan d’action comme il est demandé aujourd’hui, on pourrait aussi davantage s’attarder à tout le mouvement social au centre-ville, comme l’itinérance. Ça nous donnerait aussi plus de leviers pour travailler sur des aspects de sécurité, explique le maire de Trois-Rivières, Jean Lamarche. La pandémie a frappé durement et le centre-ville a été l’épicentre du fléau. Il reste aussi des défis en matière de mobilité et d’accessibilité, ainsi que la nouvelle réalité du télétravail. »

La mairesse de Nicolet rappelle également que la dynamisation des centre-villes a été mise sur pause pendant la pandémie. « Disposer de plus de sous nous permettrait d’avoir des mesures plus intéressantes pour densifier. On sait qu’on ne souhaite plus d’étendre. Il faut voir comment travailler avec les espaces qui sont là, note Mme Dubois. Notre centre-ville fait aussi dos à la rivière. Pourrait-on travailler pour redonner la rivière aux gens? C’est le genre d’action dispendieuse qu’on ne peut se permettre dans notre budget et qui viendrait donner un élan à ce genre d’action.

« L’aide apportée à 21 centre-villes a été appréciée après la pandémie, mais les plus petites communautés et leur cœur villageois ont subi les mêmes impacts liés à la pandémie, ajoute-t-elle. Il ne faudrait pas nous oublier. Je pense que pendant la pandémie, le gouvernement a privilégié les centre-villes plus importants pour avoir des impacts plus grands, mais il n’y a pas de citoyens au Québec qui n’ont pas le luxe de ne pas jouir de leur centre-ville, peu importe où ils habitent. »

 » Un plan d’action gouvernemental permettrait de donner une direction claire à plusieurs

ministères pour qu’ils travaillent ensemble au développement de nos coeurs de collectivité. Il

permettrait également d’adopter une politique d’implantation prioritaire des bâtiments publics et

des bureaux des fonctionnaires au coeur des centres-villes et des noyaux villageois qui serait

profitable aux commerces de proximité », conclut Gena Déziel, présidente du Regroupement des sociétés de développement commercial du Québec.