Qui est l’expert qui grimpe dans mon arbre ? L’émondeur, l’élagueur, l’arboriculteur ou l’arboriste…
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Les termes
On l’appelle souvent émondeur. Terme un peu périmé, car l’émondage ressemble plus à de la taille de haies de cèdres. En effet, l’émondage consiste à donner une forme aux végétaux. Or, en arboriculture, c’est une chose que l’on évite de faire.
Ensuite, il y a le terme d’élagage, qui consiste à enlever à un arbre ce qui est nuisible dans un environnement urbain. L’élagueur sécurise l’arbre pour éviter qu’il ne cause des dommages. Ainsi, les professionnels qui font l’entretien des arbres à proximité du réseau d’Hydro-Québec font de l’élagage au sens strict.
En revanche, il y a l’arboriculteur qui se penche sur le soin de l’arbre en lui-même. Il est différent car le maintien de la santé des arbres est un des objectifs de ses services. Il est comme l’élagueur, mais il va plus loin. Il observe la structure de l’arbre, il détecte les maladies, il fait des projections pour le développement de l’arbre. Ses interventions sont dirigées sur la longévité de l’arbre. C’est cela, un arboriste ! Excusez-moi pour l’anglicisme.
Un arboriste est un arboriculteur, mais avec un mot plus branché. Arboriculteur en français, arborist en anglais. Mais, voyez-vous, l’apiculteur produit du miel, l’agriculteur produit des légumes ou des céréales, le pomiculteur produit des pommes. Et pourtant, l’arboriculteur ne « produit » pas des arbres. Il ne produit rien, il entretient. C’est pourquoi certains préfèrent utiliser le mot arboriste, désignant celui qui prodigue des soins aux arbres, plutôt que arboriculteur, contenant une certaine ambiguïté phonétique.
La formation
Celui qui veut devenir arboriste-grimpeur doit d’abord apprendre la théorie arboricole. Quels types d’arbres vont dans quels types de sols, quels dommages peuvent causer la pollution ou le compactage du sol, quels sont les besoins en nutrition, etc. Et le plus important : comment les arbres réagissent-ils à l’élagage ?
L’arboriste en herbe apprend les essences d’arbres et leurs caractéristiques. Mais il doit aussi comprendre comment ils réagissent à leur milieu : les vents, les verglas, les maladies, les insectes, etc. Comment pallier ces phénomènes avec les interventions les plus adaptées ? Voilà comment s’oriente la formation théorique.
L’expert des arbres doit ensuite apprendre à accomplir physiquement les tâches de l’arboriste. On le fait monter avec des éperons sur des poteaux, on lui enseigne les systèmes de cordes et les nœuds appropriés pour grimper les arbres. À l’évaluation, il doit démontrer qu’il est capable d’abattre, d’élaguer, et de soigner les arbres, tout en assurant sa propre sécurité et celle des travailleurs au sol.
Grâce à sa formation, l’arboriculteur certifié sera en mesure de proposer des alternatives à l’abattage. Car il apprend, entre autres choses, à haubaner les arbres. Avec son savoir sur la solidité des arbres et sur les mesures préventives en élagage, l’arboriste compétent est capable de sauver les arbres que d’autres auraient condamnés à l’abattage.
Le cœur d’un arboriste.
L’arboriste est au service de l’arbre autant qu’il l’est envers des personnes avec des besoins réels. Et c’est là le plus important. Être arboriste, au-delà de l’expertise, c’est d’avoir le souci de la nature et de la communauté, c’est-à-dire le désir de voir des arbres en santé, sans risques pour la sécurité des citoyens.