La particularité des centres de répit

SOCIÉTÉ. Comment les personnes vivant avec un trouble du spectre de l’autisme (TSA) et/ou une déficience intellectuelle (DI) ont pu s’adapter avec les mesures sanitaires et l’obligation du port du masque dans des endroits publics fermés? Une représentante de l’Association pour la déficience intellectuelle et du spectre du trouble de l’autisme (ADI) du Centre Mauricie/Mékinac a répondu aux questions de l’Hebdo.

Même si l’organisme a réduit quelque peu les activités des camps de jour en raison de la pandémie, il offrait quand même certaines activités dans des lieux publics fermés.

«Il faut savoir que la clientèle qui participe au camp est très autonome, donc on essaie d’intégrer la notion d’intégration sociale : avoir un appartement, un travail, ou aller à l’école. Donc, le port du masque fait partie de l’intégration sociale. Pour nous, c’est important que les personnes comprennent, alors on prend le temps d’expliquer la situation. Souvent, notre clientèle était déjà sensibilisée par leur famille. On demande que nos personnes portent le masque, même si ce n’est pas obligatoire pour une personne avec une DI ou TSA», indique Annie Bordeleau, directrice générale adjointe et aux communications de l’ADI Centre Mauricie/Mékinac.

Mme Bordeleau ajoute toutefois qu’il existe une partie de la clientèle qui ne comprend pas, ou qui ne tolère pas un masque. «Évidemment, on ne forcera jamais une personne à porter le masque si elle ne le tolère pas. C’est pour cette raison que le gouvernement a mis cette règle en vigueur. On s’adapte à chacun de nos participants.»

La directrice générale adjointe souligne que la distanciation est facile à respecter à la maison de répit de l’organisme comme les locaux sont très grands, et que le nombre de personnes a aussi été réduit avec les normes gouvernementales.

L’organisme a ajouté plus de stations de jeux à l’extérieur sur son terrain, et chaque participant détient son propre bac de jeux à l’intérieur. «Le participant peut jouer avec les jouets de son bac toute la journée, puis on les désinfecte ensuite.»

Mme Bordeleau avoue par contre que le point le plus difficile pour les intervenants, ce de ne pas pouvoir donner des marques d’affection. «Ça nous manque parce qu’on aime nos participants d’un amour incommensurable, on se faisait des câlins, des tapes dans la main, mais là on se fait des câlins à distance et on se fait des petits signes pour se dire qu’on s’aime, mais de loin. On essaie d’être affectueux différemment.»