Hockey Canada dévoile les nouveaux membres de son conseil d’administration

CALGARY — Hockey Canada a dévoilé sa liste de nouveaux membres qui composeront son conseil d’administration, et leur mandat sera limité à une année seulement. 

Les membres de l’organisation tiendront un scrutin samedi afin de déterminer s’ils acceptent ou non l’intégralité de la liste de nouveaux membres, qui comprend cinq femmes et quatre hommes. 

Les membres du conseil d’administration de Hockey Canada ont démissionné en octobre à la suite du scandale découlant de leur gestion des allégations d’agressions sexuelles ciblant des membres de deux éditions d’Équipe Canada junior. 

Hugh L. Fraser, un juge à la retraite qui compte près de 30 années d’expérience au sein du système judiciaire ontarien, a été nommé le président du conseil d’administration.  

Fraser, qui est né à Kingston, en Jamaïque, et qui a grandi à Kingston, en Ontario, agit en tant que médiateur au Tribunal arbitral du Sport depuis 1995 et a siégé sur le premier tribunal spécial aux Jeux olympiques d’Atlanta en 1996. 

Cassie Campbell-Pascall, qui a notamment mené l’équipe canadienne de hockey féminin à la conquête de la médaille d’or aux Jeux de Salt Lake City en 2002 et de Turin en 2006, fait partie des huit nouveaux membres du conseil d’administration qui ont été identifiés. 

Les autres sont les Québécois Jonathan F. Goldbloom et Julie Duranceau, de même que Grant Borbridge, Dave Evans, Marni Fullerton, Marian Jacko et Andrea Poole.

Ces nouveaux membres ont été sélectionnés par un comité indépendant de Hockey Canada, en partenariat avec la société internationale de conseil en organisation Korn Ferry. 

Hockey Canada a mentionné dans son communiqué qu’une fois élu, le nouveau conseil d’administration devra adopter «les réformes nécessaires afin d’assurer la sécurité et l’inclusivité dans le hockey, en plus de rétablir la confiance du public dans l’organisation».

Hockey Canada a déclaré plus tôt ce mois-ci qu’il y aurait eu plus de 900 incidents documentés ou d’actes allégués de discrimination sur la patinoire, tous âges et toutes catégories confondus, pendant la saison 2021-22. Ces actes allégués incluent les insultes verbales, les gestes vulgaires et les actes d’intimidation.

Au total, 512 pénalités auraient été appelées par les arbitres pour discrimination, et 415 allégations auraient été mises sous enquête après les faits.

L’organisation a ajouté une nouvelle section à son code de conduite en août 2021 afin de lutter contre la maltraitance au sein d’une organisation qui comptait près de 520 000 joueurs enregistrés la saison dernière.

Le document de 14 pages diffusé récemment porte sur l’application du règlement 11.4, qui cible particulièrement la discrimination, notamment en lien avec l’origine ethnique, la langue, la religion, l’orientation sexuelle, l’identité sexuelle, les caractéristiques génétiques et les handicaps des participants.

Ces données ont été révélées dans le premier rapport de l’histoire de l’organisation qui chapeaute le hockey au pays portant sur cet enjeu, et s’inscrit dans sa volonté d’établir un « plan d’action » afin de lutter contre la culture toxique dans le sport. Ces initiatives ont été lancées à la suite des scandales qui ont impliqué les membres d’Équipe Canada junior de 2003 et de 2018. Aucune de ces allégations n’a pour l’instant été soumise au processus judiciaire.

L’organisation a ajouté que les informations publiées dans ce document ne tiennent pas compte des incidents qui se sont produits à l’extérieur de la patinoire, et qui seront analysés à compter de cette saison par le Bureau du Commissaire à l’intégrité dans le sport ou un nouveau comité indépendant responsable de traiter ces plaintes.

Hockey Canada, qui a assuré vouloir être plus transparent à la suite d’une cascade de scandales qui ont suscité la colère de la population et des politiciens, tente de ramasser les pots cassés à la suite d’un printemps, d’un été et d’un automne catastrophiques au cours desquels son financement a notamment été gelé par le gouvernement fédéral. De nombreux commanditaires ont aussi rompu les ponts avec l’organisation, en lien avec sa gestion des allégations d’agressions sexuelles et les révélations entourant les paiements versés aux victimes alléguées.

Une série d’audiences désastreuses devant le Comité permanent du patrimoine canadien, au cours desquelles les ex-dirigeants et ceux actuels de Hockey Canada ont été criblés de questions sur ces enjeux, a aussi mené à la démission en bloc du bureau des directeurs et au départ du président et directeur des opérations Scott Smith en octobre.

En parallèle, l’ex-juge de la Cour suprême Thomas Cromwell a lancé une enquête indépendante portant sur la gouvernance au sein de Hockey Canada. Le rapport de 221 pages a conclu que la fédération sportive était «à la croisée des chemins» et qu’elle devait être imputable et chapeautée par une entité indépendante.

Le rapport de Cromwell a proposé de nombreuses pistes de solution, dont l’adoption d’une proportion limitée à 60 % des membres du conseil d’administration d’un même sexe.