Le Polonais Hubert Hurkacz atteint la finale de l’Omnium Banque Nationale

MONTRÉAL — Les matchs de tennis sont habituellement truffés de moments importants qui peuvent servir la cause d’un joueur. Le Polonais Hubert Hurkacz a profité de deux de ceux-ci, samedi. 

Hurkacz a signé deux bris de services opportuns pour venir de l’arrière et vaincre le Norvégien Casper Ruud 5-7, 6-3, 6-2, obtenant ainsi son billet pour la finale de l’Omnium Banque Nationale. 

Hurkacz, huitième tête de série à Montréal, a brisé Ruud au deuxième jeu de la deuxième manche et à la première partie du troisième set pour se donner du rythme et freiner celui de son adversaire. 

La première occasion d’importance est survenue alors que Ruud venait de gagner 16 points consécutifs à son service et après qu’il eut brisé le Polonais pour prendre les devants 1-0 en deuxième manche. Hurkacz s’est donné deux balles de bris et il a repris ce jeu perdu à la suite d’une faute directe de son vis-à-vis. 

«Casper jouait très bien et je me disais que je devais simplement m’accrocher. Je tentais de chercher une façon de revenir dans le match, a expliqué Hurkacz, qui a obtenu un autre bris pour gagner la deuxième manche. Casper a été le meilleur joueur pendant la première moitié du match, mais je voulais rester combatif et je cherchais les occasions en étant incisif dans les échanges.» 

Ensuite, Hurkacz s’est propulsé en avance en troisième manche lorsqu’il a vu la balle toucher le haut du filet avant d’atterrir du côté de Ruud. Le Polonais a eu beau s’excuser, le mal était fait et son rival ne s’en est pas remis. 

«Avant de réussir ce point, je devais m’y rendre et je pense que j’ai eu de bonnes lectures de jeu et que je prenais les bonnes décisions. Je gagnais du momentum. C’était un coup chanceux à un moment important, mais ça arrive parfois. Ma combativité a payé là-dessus», a analysé Hurkacz. 

Fort de ces deux bris, Hurkacz a éliminé Ruud en un peu plus de deux heures, remportant au passage un quatrième match consécutif en trois manches depuis le début de la semaine. Il a accédé à une première finale cette saison lors d’un tournoi du Masters 1000. 

Hurkacz croisera maintenant le fer avec l’Espagnol Pablo Carreno Busta.

Face à Ruud, Hurkacz a réussi 18 as pour porter son total à 77, ce qui constitue un sommet parmi tous les joueurs du tournoi. 

Ruud (no 4), qui a facilement battu le Québécois Félix Auger-Aliassime en quarts de finale vendredi, était le joueur le mieux classé encore en lice pour le titre à Montréal. Il tentait d’atteindre la finale d’un tournoi du Masters 1000 pour une deuxième fois cette saison, après s’être incliné à Miami. 

«C’est frustrant de perdre quand tu détiens l’avance et que tu as l’impression d’être en contrôle, a mentionné Ruud. Hubert a réussi de très bons retours pour me briser au début de la deuxième manche. J’ai pris quelques décisions stupides et je dois prendre le blâme pour ça. Hubert est un très bon joueur de surface dure et c’était surprenant que je gagne le premier set. Je ne m’attendais pas à être en avance 7-5 et 1-0 après avoir tiré de l’arrière 0-3 en première manche. Il a joué à un niveau que je n’ai pas pu maintenir.» 

Carreno Busta vient à bout d’Evans

Dans une demi-finale peut-être un peu moins attendue dans le bas du tableau principal, Carreno Busta a eu raison du Britannique Daniel Evans en trois manches de 7-5, 6-7 (7), 6-2.

Pendant deux heures et 59 minutes, les deux joueurs ont offert de longs échanges aux partisans, mais c’est finalement Carreno Busta qui a eu le dessus pour passer en finale d’un tournoi du Masters 1000 pour une première fois en carrière.

«J’étais un peu nerveux au début, mais j’estime avoir bien joué, a déclaré l’Espagnol. Daniel est un très bon adversaire et c’est difficile de jouer contre lui. La finale de demain sera le match le plus important de ma carrière. Ce sera très bon pour moi et pour ma confiance.»

Evans a passé environ 17 heures sur le terrain, si on inclut ses matchs en double. Pendant la semaine, il a montré la porte de sortie au Russe Andrey Rublev (no 5) et à l’Américain Taylor Fritz (no 10).

Evans pourra d’ailleurs se consoler, car après sa défaite contre Carreno Busta, lui et l’Australien John Peers ont battu Hurkacz et le Polonais Jan Zielinski en double masculin pour atteindre la finale.

Carreno Busta a été le premier à obtenir un bris lors de ce match, prenant les devants 4-3 après une faute directe d’Evans, mais il s’est fait jouer le même tour alors qu’il servait pour la manche, à 5-4.

Le Britannique a cependant redonné ce bris à son adversaire dès le jeu suivant. À sa deuxième occasion au service pour la manche, Carreno Busta n’a pas trébuché.

Evans a amorcé le deuxième set avec aplomb en continuant de courir vers toutes les balles et en réalisant quelques coups spectaculaires. Il n’a toutefois rien eu à faire à la deuxième partie, quand Carreno Busta a commis une double faute pour lui offrir le bris et lui donner une avance de 2-0.

Le Britannique a manqué l’instinct du tueur à 4-2 et il s’est fait briser à la suite d’un revers précis en parallèle de la part de Carreno Busta.

Au bris d’égalité, Carreno Busta a eu droit à une balle de match, mais Evans l’a effacée et l’a transformée en balle de manche. Il a forcé la tenue d’un set ultime grâce à une volée du revers au filet. 

En troisième manche, Evans a sauvé une balle de bris alors qu’il tirait de l’arrière 2-1, mais il n’a pas été en mesure de sauver la deuxième, permettant à Carreno Busta de se procurer une avance de 4-2.

Le Britannique a été brisé une dernière fois, à la huitième partie, en commettant une double faute qui a mis fin à la rencontre.