Repêchage de la LCF: Maciocia pourrait être tenté d’améliorer son sort

MONTRÉAL — Les Alouettes de Montréal devront attendre au neuvième et dernier rang pour choisir leur tout premier joueur au repêchage de la Ligue canadienne de football, mercredi prochain. C’est la rançon de la gloire après avoir remporté la coupe Grey, diront certains. Danny Maciocia restera toutefois à l’affût, au cas où il pourrait améliorer son sort.

«C’est peut-être l’une des meilleures cuvées depuis que je suis directeur général des Alouettes, a-t-il dit de ce repêchage 2024. Il y a plusieurs joueurs qui ont décidé de retourner (au football universitaire) pour disputer l’année qu’ils ont perdue en raison de la COVID-19. (…) Le bassin de talents n’était pas le même au cours des deux dernières années.»

C’est d’autant plus tentant qu’après ce neuvième choix au total, Maciocia ne parlera pas avant le 29e échelon, son choix de deuxième tour ayant été cédé aux Elks d’Edmonton. Il dispose également des sélections nos 38, 47, 56, 65 et 74, le tout dernier choix de ce repêchage.

Qu’il choisisse premier ou neuvième, Maciocia a toujours la même approche cependant.

«On veut tout avoir: le meilleur joueur disponible qui comble un de nos besoins, lâche-t-il en riant. Cependant, j’ai toujours tendance à pencher vers le meilleur joueur disponible. Mais ce joueur, il faut être capable d’envisager quel genre d’impact il va avoir sur ton club, à court et moyen terme.

«Si rendu à notre sélection, le meilleur joueur disponible se trouve à jouer à une position pour laquelle nous avons beaucoup de profondeur, nous le choisirons quand même. Il pourra nous donner la flexibilité nécessaire pour effectuer une transaction, à ce moment-là. Ça nous met dans une position de force», a-t-il expliqué. 

Plus d’une douzaine de personnes ont accompagné Maciocia depuis l’an dernier afin d’établir la liste définitive qui sera utilisée par le d.g. le 30 avril. Tous les joueurs canadiens du RSEQ, d’U Sports et des universités américaines ont été épiés par son personnel (et ceux de tous les autres clubs de la LCF). Les joueurs dont le nom apparaît en haut de la liste des Alouettes ont été rencontrés, interviewés, et leurs réponses analysées.

«On a vu un paquet de matchs partout en Amérique du Nord. On a parlé aux joueurs. On a parlé à leurs entraîneurs. On a même parlé à des gens de la NFL, pour voir où se situaient certains d’entre eux par rapport aux joueurs qui pourraient être repêchés la semaine prochaine, a expliqué Maciocia. On a fait nos devoirs, et nous serons capables de les repêcher en toute connaissance de cause.»

Tout cela sera ensuite à recommencer quelques semaines après le repêchage 2024, en vue de celui de l’an prochain.

L’éléphant dans la pièce

Maciocia, comme indiqué dans le communiqué transmis par les Alouettes vendredi, ne souhaitait pas discuter de la suspension pour une durée indéterminée imposée à l’ailier défensif Shawn Lemon.

L’ex-Alouette, qui avait annoncé sa retraite surprise du football professionnel il y a deux semaines, a parié sur des matchs de la LCF en 2021, dont ceux des Stampeders de Calgary, équipe pour laquelle il s’alignait alors.

Mais Maciocia a bien voulu parler de la nouvelle réalité des ligues professionnelles, qui cherchent par tous les moyens à gonfler leurs revenus, ce qui passe la plupart du temps par les casinos et différents sites de paris sportifs.

«C’est un sujet vraiment délicat. Mais la raison pour laquelle on le fait, c’est une question d’argent. Pour les propriétaires comme pour les joueurs. C’est gagnant pour tout le monde («win-win»). Maintenant, comment on le fait? Nous sommes tous affectés par ça, comme nous en profiterons tous. Il y a toutefois des règles à respecter, et ceux qui ne les respectent pas, il y aura des conséquences. Là, on parle d’un joueur, mais ce pourrait aussi bien être un dirigeant d’équipe ou un employé.»

Il est toutefois d’avis qu’en plus de sanctionner les paris, les ligues et les associations de joueurs devraient s’assurer d’éduquer leurs membres, mais aussi les accompagner s’ils ont besoin d’aide.

«Ça peut tous nous arriver, et il faut avoir des solutions à l’interne, pas juste suspendre ou bannir. Ça peut être une maladie, comme l’alcoolisme ou la dépendance aux drogues, a-t-il souligné. Je souhaite, que ce soit de la part des ligues ou des associations des joueurs, qu’on mette en place des solutions pour aider ceux qui en ont besoin.»