100 kilomètres de course sur les volcans du Nicaragua

COURSE. C’est tout un défi que s’est lancé le Shawiniganais de 23 ans Antoine Béland St-Onge… Ses centaines d’heures d’entraînement lui auront valu la deuxième position à l’ultramarathon Fuego y Agua sur l’île d’Ometepe au Nicaragua. Ce challenge de 100 kilomètres, qu’il a réalisé en 19h45, comprend deux montées et deux descentes de deux volcans, le Conception et le Maderas, pour un total de 5000 mètres de dénivellation.

Le 13 mai dernier donc, il a terminé la course en deuxième position, soit 20 minutes derrière «le démon des descentes», un athlète originaire de l’île d’Ometepe qui, on le devine, connaissait déjà le parcours. Le Shawiniganais s’est tout de même maintenu en tête de peloton pendant une cinquantaine de kilomètres.

«Le bonheur que j’ai vécu en franchissant le fil d’arrivée, c’est indescriptible», laisse tomber Antoine Béland St-Onge, revenu au pays. C’est la première fois qu’il accède à un podium lors d’un événement sportif. «Ça m’a montré que je peux accomplir de grandes choses. Quand on veut, on peut.»

Chaleur suffocante, tracé modifié en cours de route, manque d’eau, chemin non balisé en pleine nuit… L’épreuve n’a pas été de tout repos. Des 28 athlètes participants, seulement 7 ont complété le parcours. C’est en pensant à sa famille et aux efforts et aux sacrifices des derniers mois qu’Antoine Béland St-Onge est parvenu à terminer le parcours parsemé d’embûches.

«Je dis souvent que l’ultramarathon, c’est 33% de forme physique, 33% de planification et 33% de gestion de course. Ce défi m’a montré que je pouvais bien performer dans les trois branches», exprime-t-il.

Flirter avec le surentrainement

Rare sont les ultramarathoniens sous la barre des 30 ans. L’athlète ne s’en cache pas: il a flirté avec le surentrainement ces derniers mois. Pour atteindre son objectif, il a enchaîné les entrainements de haute intensité, à raison de 100 kilomètres de course par semaine, puis les entrainements de volume, à raison de 150 kilomètres de course par semaine.

Il faut dire que le jeune Shawiniganais conjuguait ses entrainements intenses avec des études en économie et mathématiques à l’Université Laval, dans le but d’accéder à la maîtrise en ingénierie financière. Une discipline de fer et une détermination à toute épreuve donc.

Pas une aspiration professionnelle

«Je n’aime pas le stress, je veux m’en tenir loin. Je crois que si tu veux devenir un coureur élite, payé pour courir, ça élimine le plaisir et la motivation», réfléchit Antoine Béland St-Onge. «Courir pour gagner sa vie, je ne trouve pas ça sain. La course, c’est la définition du bonheur.»

Son rêve ultime serait d’avoir un emploi, idéalement à distance, qui lui permettrait de s’entraîner quelques heures par jour.

Le Shawiniganais a toujours été actif, mais c’est dans les cinq dernières années qu’il s’est mis plus rigoureusement à l’entraînement. Il a commencé avec des courses à obstacle en sentier de type Spartan Race, avant de joindre les rangs du Club de course en sentier la Chute du diable, à Saint-Mathieu-du-Parc.  Un marathon et des parcours de 50 kilomètres plus tard, il a complété son premier ultramarathon de 100 kilomètres l’été dernier au Mont-Albert, en Gaspésie, en 20 heures.

Prochain objectif? Le JFK 50 Mile en novembre, un challenge de 80 kilomètres au Maryland, aux États-Unis. «C’est différent du Nicaragua. C’est un parcours avec une seule faible montée. J’aimerais le courir le plus vite possible, peut-être en six heures», confie-t-il.

 

 

Le Ultra Trail Fuego y Agua Endurance en bref:

– 100 kilomètres dans la boue, le sable et les sentiers de la jungle du Nicaragua

– 5000 mètres de dénivellation au total

– 19h45: temps pour compléter le défi

– 20 minutes derrière le champion

– 20 litres d’eau absorbés

– 15 paquets de bonbons d’énergie

 

L’entraînement bref:

– 150 kilomètres de course par semaine en moyenne

– 12 à 15 heures d’entrainement par semaine

– 5 mois de préparation

– 10 à 12 heures de sommeil par nuit

– 8 paires de souliers de course par année