Anthony Beauvillier, une fierté parentale

LNH. Quelle surprise pour les Cataractes de Shawinigan à l’automne dernier. Anthony Beauvillier demeure à Long Island. L’année où les Cats aspirent de nouveau aux grands honneurs. Le capitaine a travaillé fort. Très fort. Malgré une première saison professionnelle parsemée de hauts et de bas, «Beauvy» a fait sa niche à New York.

Quel jeune joueur de hockey, dans la ruelle ou la patinoire du quartier, n’a pas rêvé d’une vie de hockeyeur professionnel, étant millionnaire à 19 ans et habitant à New York?

Voilà où les efforts et le talent d’Anthony Beauvillier l’ont conduit. De Sorel… à New York! Après un début de saison en force, le #72 a vu sa production diminuée, et ensuite, son temps de jeu. L’entraîneur-chef, Jack Capuano, l’a ensuite confiné à la galerie de presse.

Une situation qui n’était pas évidente, ni pour lui, ni pour les parents.

«C’est sûr que quand ton enfant est malheureux, c’est difficile!», confie Sylvain Beauvillier, le paternel. «Un cheval de course, il faut que ça coure! Un joueur de hockey, ça doit être sur la glace tous les soirs.»

«On a continué de l’encourager et on lui disait que c’était une période à passer. Tu n’arrives pas dans la Ligue nationale de hockey (LNH) en déplaçant des vétérans comme tu veux. Quand tu as une chance, il faut que tu la prennes et c’est comme ça que ça fonctionne. On était là pour l’encourager même si ce n’était pas facile.»

Des rumeurs l’ont ramené à Shawinigan afin d’y poursuivre son développement. Capuano s’est plutôt fait montrer la porte de sortie. Le nouveau pilote des Islanders, Doug Weight, a décidé que «Tito» avait sa place dans son échiquier.

Beauvillier compte maintenant 15 points en 50 rencontres. Et les Islanders se sont emparés du 8e et dernier rang donnant accès à une place en séries éliminatoires.

«Il est resté le même Anthony que tout le monde a toujours connu. Ce qui l’a amené là, c’est vraiment sa détermination et sa hargne. Et le fait que le monde ait toujours dit qu’il était trop petit et qu’il ne réussirait pas. Ç’a toujours été une source de motivation pour lui», ajoute M. Beauvillier.

Devenir hockeyeur professionnel nécessite une grande adaptation, surtout à 19 ans seulement. Mais comment ça se passe du côté des parents?

«Notre deuil du junior n’était pas fait étant donné qu’Anthony avait encore l’âge de jouer avec les Cataractes. Quand il m’a dit  »Papa, les Islanders me gardent », je me suis dit:  »Wow, ça change la donne là ».»

«C’est une grosse coche parce que du jour au lendemain, tu te retrouves à jouer avec des hommes. L’hommage à Shawinigan a aussi été un moment spécial, avec une ovation debout en prime. Les gens de Shawinigan ont été très généreux avec lui», ajoute-t-il.

Première étoile à Montréal

 Le 23 février dernier, Beauvillier ne s’est pas présenté à Montréal pour visiter. Il s’est permis d’inscrire le premier but de la rencontre, qui allait s’avérer le but vainqueur. Il s’est ensuite vu décerner la première étoile de la rencontre devant une cinquantaine de parents et amis.

«C’est mémorable, cette soirée-là. C’est spécial parce que c’était la première fois qu’on se rendait au Centre Bell, mais en voulant que les Canadiens perdent (rires). En plus, on se disait que ce serait magique si Anthony marquait et c’est arrivé! Il n’a pas perdu de temps en plus, dès son troisième <@Ri>shift<@$p> sur la patinoire. On a sauté dans les airs et les émotions ont monté assez vite», témoigne le paternel.

«Je pense que c’est le fait d’être chez lui, au Centre Bell, et de marquer contre Carey Price qui nous a rendu le plus émotif. Il est considéré comme un des meilleurs gardiens au monde et mon gars réussit à marquer. C’est venu me chercher!»

Le jeune Sorelois n’a pas fini de s’améliorer. Il fut sélectionné au premier tour du repêchage de 2015 par les Islanders. Cette organisation a connu son lot de difficultés à développer ses jeunes espoirs, mais Anthony Beauvillier devrait faire exception à la règle.

–         Avec la collaboration de Jonathan Tremblay