Charlotte Caron à son rythme
TRIATHLON. Enseignante en technique de laboratoire médicale au Collège Shawinigan, Charlotte Caron fait partie du projet Ironman de Steeve Carpentier. Au cours des premiers mois d’entraînement, l’athlète de 47 ans a énormément appris sur elle-même et regarde maintenant de l’avant en vue du défi qu’elle devra relever en août au Mont-Tremblant.
Nageuse de pointe à l’adolescence, Charlotte Caron a pratiqué plusieurs sports pour le plaisir pendant des années. «J’ai fait beaucoup de natation lorsque j’étais jeune. J’ai été nommée athlète par excellence du Collège Shawinigan. À 26 ans, j’ai arrêté la compétition avec ma maîtrise. J’aurais aimé aller plus loin, mais je n’avais probablement pas la détermination et le mental assez solide. C’est d’ailleurs Steve Carpentier qui m’a présenté mon copain, avec lequel j’ai fait beaucoup de vélo. Le triathlon a toujours été quelque chose qui m’a attirée», a-t-elle raconté.
Lorsqu’elle a vu le projet Ironman de son bon ami, elle a foncé. «Je n’ai pas vraiment hésité. Je venais de faire le 105km des Défis du Parc et j’avais le goût d’avoir un autre défi. Je me sentais relativement en forme pour embarquer dans cette aventure. Je savais que j’allais avoir de la facilité à intégrer le tout dans mon horaire. Je suis quelqu’un de feeling, qui n’est pas toujours rationnelle. Je devrais parfois l’être davantage», a-t-elle lancé en riant.
À 47 ans, elle sentait qu’elle était prête au plan personnel. «Mon père est décédé d’une crise cardiaque et ma mère a eu le cancer du sein, les deux, à 47 ans. Le défi du Ironman s’est présenté à moi au même âge. J’y ai vu un moyen de conjurer le sort».
Une période d’épuisement
Après quelques semaines d’entraînement, son corps n’était plus en mesure de suivre plus la cadence. «J’ai prêché par orgueil. Ma faiblesse était la course et j’étais capable de partir pour 18km facilement à la fin novembre. Comme j’étais bonne en vélo et à la nage, j’ai voulu prendre une plus grosse charge d’entraînement. Ça joue beaucoup sur le mental. J’ai pris une petite pause en décembre. Mon mental et mon corps en avaient besoin», a-t-elle expliqué.
Cette période plus difficile n’a pas surpris la principale intéressée. «C’est du grand moi! Malgré tout, je ne regrette rien. L’Ironman est un cheminement à chaque jour pour moi. Si tu penses trop à ton défi, c’est là que ça se complique. Il reste neuf mois et je sais que je dois y aller à mon rythme. Tu apprends beaucoup sur toi. Je me suis toujours dit que lorsque tu embarques dans quelque chose, tu le fais à 100%».
L’enseignante peut compter sur le support de ses proches dans cette aventure. «Je crois qu’il est possible d’avoir du plaisir à l’entraînement. Lorsque tu n’as pas d’objectif précis, tu y vas et tu le termines. La douleur, c’est comme si tu n’as pas le choix de l’accepter. Au-delà du physique, tu as le mental. Je suis heureuse de ne pas être seule là-dedans. Mon entourage m’endure et est là pour moi. Pour n’importe lequel des participants, son réseau est important».
Un plan de match bien précis
Lorsqu’elle se retrouvera dans l’eau pour le départ du Ironman du Mont-Tremblant, elle sait exactement ce qu’elle devra faire pour se rendre jusqu’au fil d’arrivée. «À la nage, je ne forcerai pas. Je ne veux pas me retrouver devant et recevoir des coups. Je vais m’assurer d’être efficace grâce à ma technique. Ce sera la même chose à vélo. Je ne voudrai pas brûler mes cuisses, car après, il y aura la course. J’irai à mon rythme et dans les zones de ravitaillement, je marcherai. Mon but sera de me rendre au bout».
Est-ce qu’il s’agira de sa dernière expérience dans le monde du triathlon. «Je crois que je vais tomber en amour avec le demi-Ironman. C’est l’épreuve qui devrait me plaire le plus, car je ne suis pas quelqu’un qui adore faire des distances épouvantables», a-t-elle admis.