Cinquante ans d’implication pour André Lahaie
LOISIRS. Fondée il y a 75 ans, l’Association de Chasse et de Pêche de la Mauricie (ACPM) honorait récemment André Lahaie qui s’y implique activement depuis maintenant 50 ans.
Avec ses cinq chalets sur les rives du lac Rhéaume, à un peu plus de 100 kilomètres au nord de La Tuque, l’ACPM est la seule pourvoirie au Québec administrée par des bénévoles. Les premières implications du Shawiniganais remontent à 1972 alors qu’il supervise les champs de tir de l’association situés à La Tuque, Saint-Jean-des-Piles et Trois-Rivières.
Instructeur qualifié par la National Rifle Association dans le maniement des armes à feu, ce grand chasseur devant l’éternel prodigue alors des conseils sur les techniques et la sécurité du tir à la carabine tout en organisant des compétitions très populaires à l’époque. « La pratique du tir était l’activité vedette de l’association dans ce temps-là. Il y avait une affluence des membres les fins de semaine », se rappelle André Lahaie âgé aujourd’hui de 85 ans.
Dans les années 1970, la chasse et de la pêche se pratiquent dans un contexte totalement différent de ce qu’on retrouve aujourd’hui. En Haute-Mauricie, ce ne sont pas moins de 225 clubs privés qui règnent alors sur un territoire de plus 15 000 km carrés et plus de 5000 km carrés de routes carrossables.
C’est l’ACPM qui est alors en charge de faire respecter les règlements du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche du Québec sur les clubs privés. « L’association comptait alors plus de 5000 membres et des revenus de près de 140 000$ annuellement, explique André Lahaie. Nous avions une équipe de treize employés, soit un chef de patrouille et douze patrouilleurs. »
L’année 1978 s’avère marquante dans l’histoire de l’ACPM alors que le gouvernement Lévesque avec en tête son ministre Yves Duhaime, aussi député de Saint-Maurice, légifère pour mettre fin aux droits exclusifs de chasse et de pêche des clubs privés.
La fin d’une époque
Ce déclubage comme on l’appelait à l’époque fit des mécontents, mais s’est avéré une bonne chose selon André Lahaie même si cette décision venait mettre fin aux activités de surveillance de l’association et conséquemment, saper son financement. « C’était les agents de conservation de la faune du ministère qui assumaient dorénavant cette responsabilité », souligne celui qui fut président de l’ACPM durant douze ans.
Devant revoir son mandat, l’association décide au début des années 1980, sous la présidence d’André Lahaie, de concentrer ses efforts sur sa pourvoirie située qui compte cinq chalets aménagés. C’est aussi à la même époque que la détérioration des ponts rend l’accessibilité au lac Rhéaume difficile, obligeant les clients à utiliser l’avion pour s’y rendre.
Fin connaisseur du territoire, le président trouve un alternative en permettant aux visiteurs de se rendre en voiture jusqu’à un endroit situé à quelques kilomètres des chalets. « À leurs arrivées sur le bord de la Windigo, il fallait les transporter en embarcation sur la rivière avec l’aide d’un câble et par la suite les véhiculer sur environ 5 km jusqu’à la pourvoirie avec un vieux tracteur et une remorque à foin. Il en profitait pour admirer la nature et prendre une bonne bière », sourit André Lahaie en se remémorant ces souvenirs.
Au fil des ans, cet ingénieur forestier à la retraite a été de plusieurs combats, notamment au début des années 2000 quand le ministère des Ressources naturelles envisageait d’attribuer 40 baux de villégiatures autour du lac Rhéaume, ce qui aurait mis fin aux activités de l’ACPM. André Lahaie a été aussi un défenseur acharné lorsqu’Hydro-Québec a aménagé la centrale des Rapides-des-Cœurs ou des coupes forestières menées par Abitibi-Consolidated à proximité de la pourvoirie.
Trésorier de l’ACPM jusqu’en 2020, André Lahaie participe encore aujourd’hui aux réunions du conseil d’administration.