Daniel Renaud: l’homme derrière l’entraîneur

PORTRAIT. Bien souvent, les entraîneurs de la LHJMQ doivent répondre à des questions à propos du dernier match de l’équipe. Pourquoi les sorties de zone n’ont pas fonctionné ? Pourquoi tel joueur s’est-il retrouvé sur la glace en telle situation ? Comment expliquer ceci ? Pourquoi cela ? Pour ce cahier spécial sur les Cataractes, l’Hebdo a voulu en connaître plus sur l’homme qui dirige l’équipe, plutôt que d’entendre l’entraîneur des Cataractes Daniel Renaud.

Mine de rien, à 39 ans, Daniel Renaud goûte déjà à sa neuvième saison dans le circuit Courteau. Il a débuté sa carrière comme entraîneur avec l’équipe Québec des moins de 16 ans, ce qui lui a ouvert la porte au niveau junior. « C’est là que j’ai rencontré Philippe Boucher, et ça connecté tout de suite. Il est devenu directeur général de l’Océanic en 2011, et il m’a emmené avec lui. Après il a été entraîneur-chef à Québec et il m’a emmené avec les Remparts. C’est vraiment lui qui m’a donné une chance au niveau junior, jusqu’à ce que Martin Moudou me contacte pour le processus d’embauche pour être entraîneur-chef en 2016. »

Daniel a arrêté de pratiquer le hockey alors qu’il avait 17 ans. « Je voulais me concentrer sur mes études. Je voyais que je n’atteindrais pas le niveau professionnel comme joueur. Mais je voulais absolument évoluer dans le monde du hockey. J’ai toujours été doué au niveau scolaire. J’ai terminé ma maîtrise en psychologie du sport à 22 ans, avec comme objectif spécifique de me démarquer dans le coaching. Ça m’a permis en bas âge de coacher Équipe Québec. »

À quel moment dans sa vie Daniel Renaud -a-t-il su qu’il voulait devenir entraîneur ? « J’ai toujours aimé faire des trios, de la gestion des unités spéciales. Je me rappelle au secondaire en sports-études, au lieu de faire mes devoirs en après-midi, je passais mon temps à faire des trios de toutes les équipes et essayer de trouver des stratégies. De 12 à 16 ans, j’étais plus passionné par ce côté de leadership et de gérer une équipe que de jouer. Les gars au secondaire dans ma classe riaient toujours de moi à cause de ça. Ç’a toujours été en moi de vouloir faire ça. »

Originaire de Gatineau, Daniel est toujours propriétaire d’une maison là-bas, et ce sont ses parents Gilles et Debbie qui y vivent. « Mes parents sont mes plus grands fans, ils suivent toutes mes équipes depuis toujours. Ils viennent à Shawinigan pour toutes les games locales, ils viennent sur la route régulièrement. »

Il a été célibataire, jusqu’à ce qu’il réalise une rencontre impromptue dans un certain restaurant à Val-d’Or.

« J’ai une conjointe, Naïca, que j’ai rencontrée à ma première semaine à Val-d’Or. Dix jours après avoir été congédié à Shawi, j’ai été embauché à Val-d’Or. La première fois que je suis allé manger au restaurant, c’est elle qui m’a servi. Elle ne savait pas qui j’étais, elle n’avait jamais écouté une game de hockey de sa vie ! On est ensemble pratiquement depuis mes débuts à Val-d’Or. Elle est encore là-bas avec ses deux enfants, mais une semaine sur deux elle est ici à Shawi avec moi. Elle suit beaucoup l’équipe avec ses enfants. Quand je suis revenu ici, les Cataractes ont gagné trois fans d’un coup », raconte Daniel Renaud en riant.

À la lumière de sa vie personnelle, les matchs à Gatineau et Val-d’Or ont assurément eu un X sur le calendrier de l’entraîneur. « Gatineau est toujours la première ville que je regarde, et Val-d’Or aussi, autant pour mes raisons personnelles, mais aussi parce que c’est toujours un défi de retourner dans une ville où tu as coaché. Mais ça ne sera pas avant Noël. »

M. Renaud affirme aussi avoir hâte à son premier séjour à Gatineau pour découvrir le nouveau Centre Slush Puppie suite à la fermeture du désuet aréna Robert-Guertin. « J’ai tellement vécu de choses là-bas comme jeune fan de hockey en suivant les Olympiques. Mais c’était vraiment nécessaire un nouvel aréna dans la région. Ça tellement l’air hi -Tech ! -Comme le Centre Gervais auto il y a 10 ans. Encore aujourd’hui, les joueurs disent que c’est l’aréna la plus appropriée pour du hockey junior majeur. À Québec ou Halifax, il y a un sentiment de vide quand il n’y a pas 15 000 spectateurs. Mais à Shawi avec 3500 personnes, c’est électrisant ! »

« Je vois le hockey comme une école de vie. D’être entraîneur, au-delà de prendre des décisions hockey, c’est une opportunité d’établir une culture organisationnelle et d’inculquer des valeurs primordiales à de jeunes adultes. De voir les jeunes évoluer au quotidien, c’est la chose la plus valorisante comme métier », termine Daniel Renaud.