De néophyte à championne du monde en 4 ans

TAEKWONDO. La Trifluvienne Stéphanie Héon ne connaissait rien du taekwondo il y a quatre ans. Du 25 au 30 septembre dernier, l’élève du club Énergie taekwon-do de Shawinigan a pris part à la Coupe du monde de qui se déroulait à Sydney en Australie et elle a décroché rien de moins que la médaille d’or en combat chez les femmes de 18 à 35 ans de 62 à 68 kg.

Avant de se présenter en Australie, Stéphanie Héon était la championne canadienne en titre en combat dans sa catégorie. Elle a lancé une campagne de financement Make a champ pour l’aider à prendre part à la compétition de l’autre côté de la planète où elle a récolté 2073$. Elle a aussi reçu une bourse de 500$ de son syndicat de travail, le Centre de recouvrement de Shawinigan.

À son premier combat, la Trifluvienne ceinture rouge est parvenue à vaincre une Austalienne même si elle tirait de l’arrière. Pour le deuxième combat, Stéphanie était confrontée à une Suédoise, mais cette dernière ne s’est pas présentée à temps.

La finale l’opposant à une Allemande a été âprement disputée, si bien que la prolongation a été nécessaire. Stéphanie a été en mesure d’atteindre son adversaire rapidement avec des coups de pied dans les côtes pour s’assurer de la victoire.

«Mon objectif était de participer à la Coupe du monde pour vivre l’expérience, je ne m’attendais pas à gagner, raconte la femme de 30 ans. Honnêtement, je n’ai pas réagi quand j’ai gagné parce que j’étais perdue. Je ne pensais pas que c’était le dernier combat que j’avais à faire. Ça m’a pris un petit bout de temps avant de le réaliser, puis j’ai braillé de joie.»

Son entraîneur Martin Desaulniers soulignait que sa protégée a été en mesure de s’adapter à son adversaire en finale. «On regardait son combat en direct et pendant les trois quarts du combat, Stéphanie était en arrière au pointage. L’autre fille tapait fort, mais elle a su s’adapter. Elle a changé sa stratégie de combat et ç’a fonctionné.»

Pourquoi Stéphanie a décidé de se lancer dans le taekwondo il y a 4 ans? «Mon histoire est un peu bizarre. C’est parce que je n’avais rien à faire ce soir-là! J’ai texté une de mes amies pour savoir si elle voulait faire quelque chose, et elle me disait qu’elle avait un cours de taekwondo, mais que je pouvais l’essayer si je voulais. Je me suis dit pourquoi pas. J’étais vraiment introvertie et gênée à l’époque. À la fin, Martin Desaulniers (l’entraîneur) me demande si on allait se revoir à un autre cours. J’étais incapable de dire non, alors j’y suis retournée le cours d’après et je n’ai jamais arrêté», raconte la jeune femme en riant.

Stéphanie Héon lance le message aux gens qu’il ne faut pas hésiter à se trouver des activités. «On ne sait pas où cela peut nous mener à force de travailler. Le talent c’est une chose, mais on est capable de réaliser de grandes choses avec le travail.»