Dominic Thibault: le canotier devenu directeur compétition

CLASSIQUE. Dominic Thibault en était à sa troisième année à titre de directeur des compétitions à la Classique internationale de canots de la Mauricie. En étant canotier depuis une quinzaine d’années, il voulait ajouter son grain de sel pour l’essor de l’événement.

«J’ai été canotier pendant 15 ans et souvent comme canotier, on fait des remarques, mais il faut aussi passer à l’action. C’est pour ça que je me suis impliqué avec la Classique. Je peux affirmer une chose: c’est beaucoup plus difficile d’organiser une course de 200 km que de la descendre en canot. Quand je finissais ma Classique, j’étais toujours fatigué physiquement, mais au terme de l’événement comme directeur, je suis fatigué physiquement et mentalement. On se doit de penser à tout, et on veut faire plaisir aux canotiers. J’essaie de me mettre à leur place en pensant comment je pourrais bonifier l’aspect athlète de la compétition. Je porte les deux chapeaux et c’est quelque chose que j’adore faire. Je me sens encore plus à ma place après trois ans», affirme Dominic Thibault.

Ce dernier doit voir à la sécurité sur l’eau, sur terre, voir à ce que les 1200 lunchs sur les trois jours de compétition soient prêts.

Quel volet est à améliorer selon le directeur de compétition. «C’est toujours le C2. C’est la catégorie reine et elle fait partie de l’histoire et c’est la raison même de l’existence de la Classique. C’est certain que j’aurais aimé voir 100 canots sur la rivière. On a fait des efforts pour trouver un partenaire en raison d’une maladie de dernière minute d’un coéquipier. Il y en a qui n’avait pas de logement alors on a trouvé une place à coucher. On fait tout en notre possible pour attirer des C2. Mais le développement doit passer par les clubs de canots, par les associations. On va s’assoir avec eux pour établir un plan de match. Avec le coût du matériel en canot, on doit trouver une alternative pour ceux qui veulent essayer et s’entraîner.»

Comment M. Thibault voit-il la croissance du nombre de rabaskas sur la rivière depuis quelques années? Le rabaska peut être une alternative pour un canotier qui a moins de temps pour s’entraîner. «C’est ce qu’on souhaite, ce n’est pas une question de voir une guerre entre les différentes disciplines. On voit beaucoup de gens en Paddle Board ou en kayak qui étaient en C2. On a des anciens kayakistes qui sont rendus en C2. La relève qu’on avait il y a quelques années a des jeunes enfants, alors c’est plus difficile pour eux de s’entraîner pour le C2. C’est pour ça aussi que le rabaska est populaire, parce que ça demande moins de temps d’entraînement. Pour certains Américains aussi c’est moins compliqué pour eux de la faire en R9.»

Le directeur des compétitions a affirmé qu’il y aurait peut-être des changements pour le tracé l’an prochain, mais rien de majeur. «On veut bonifier la sécurité sur l’eau à certains endroits. On doit aussi améliorer l’affichage sur l’eau. Ma plus belle fierté depuis que je suis arrivé est le fait d’avoir ajouté d’autres disciplines. Ce sont des disciplines internationales plus populaires que le canot longue distance. On s’en sert comme cheval de Troie pour faire connaître la Classique partout à travers le monde, et surtout faire connaître le C2.»

La 85e Classique

Dominic Thibault affirme avoir été abasourdi par la domination du tandem Lajoie/Triebold et de l’équipe Pro-Mec Élite en rabaska. «Steve et Andy ensemble sont en train d’écrire leur légende. Ces canotiers ont déjà marqué l’histoire de la Classique. Je crois qu’ils vont dominer encore pour un bout, mais il y a beaucoup de canotiers qui cognent à la porte. Pour Pro-Mec Élite, c’est le fun de voir de bons canotiers qui redonnent au sport. Avant le C2 était presque pratiqué en cachette pour ne pas révéler les trucs. Mais plusieurs gars comme Christophe Proulx, Mathieu, Jimmy et Tommy Pellerin passent leur temps sur l’eau à donner des cours à des jeunes. Ça, on l’apprécie!»

Dominic a confirmé qu’il revenait dans ses fonctions pour la Classique l’an prochain, mais il reviendra aussi à la compétition pour faire les courses du Michigan et de Cooperstown. «Ça me manque beaucoup et je veux revenir sur l’eau. Le canot c’est la moitié de ma vie. Et pour un directeur de compétition, c’est important de comprendre les réalités d’aujourd’hui et de rester connecté.»