Fierté et déception pour l’Olympien

JEUX OLYMPIQUES. À 24 ans, l’athlète de Saint-Boniface Alex Bellemare aurait aimé être en meilleure santé pour sa première expérience olympique en ski acrobatique slopestyle, mais le titre d’Olympien demeurera toujours coché sur sa liste en carrière.

À sa première descente, Bellemare est demeuré prudent et a enregistré un pointage acceptable de 64,20 pour le 15e rang. Lors de la deuxième descente, Alex a fait une erreur et n’a pas été en mesure d’améliorer ses points avec 26,20. Il s’est finalement classé au 22e rang au total sur 30 compétiteurs.

« C’était la première fois que je skiais depuis ma blessure au dos, et avec le stress mon dos a mal réagi. Tous les mécanismes de défense des muscles et des nerfs se sont déclenchés. J’avais le dos raide comme une barre. Le problème c’était surtout quand je skiais de reculons, c’était difficile de regarder derrière mon épaule. Je me dirigeais vers les sauts à l’aveuglette. »

Alex était le deuxième compétiteur à défier les rails et les trois gros sauts qui caractérise le slopestyle. Il avoue que les juges ont été plus sévères avec les premiers compétiteurs. « Mais après le premier rail, j’ai fait un petit saut de rien et je crois que les juges auraient aimé voir un grab (prise de skis), c’est ce qui a tué mon score. C’est certain que je suis déçu et j’aurais aimé faire mieux. »

Le parcours olympique

Est-ce qu’il y avait une différence entre le parcours des Jeux et ceux qu’il a l’habitude de voir en Coupe du monde ou aux X Games? « C’est pas mal le meilleur parcours qu’on a pu avoir. Mais avec les rails on avait 15 choix différents pour les combinaisons et je ne sais pas si c’est l’idéal pour une grande compétition comme les Jeux parce c’est tellement dur pour un juge de dire quelle est la meilleure option. Je trouve que ça devient un peu trop subjectif. Mais pour le fait de skier sur le parcours, c’était vraiment débile! »

La cérémonie d’ouverture

Le Bonifacien a vraiment apprécié son expérience à la cérémonie d’ouverture. « C’était vraiment hot! Même quand on est tous les athlètes de tous les pays qui attendent pour marcher, c’est vraiment impressionnant. Je ne m’imagine même pas comment ça doit être aux Jeux d’été. Quand on est entré dans le stade, il y avait des lumières partout, et je pensais qu’il n’y avait personne dans le stade, et les lumières ont changé et j’ai vu que c’était rempli de monde. C’est là que tu rends compte que c’est vrai. Mais quand la flamme olympique a été allumée, c’est ça qui m’a donné le plus de frissons. C’est prestigieux de voir ça! »

Le rassemblement à Vallée du parc

Quand il a vu le rassemblement organisé à Vallée du parc, Alex avoue qu’il s’agissait d’une belle surprise. « Ça rajouté un petit stress, mais j’étais vraiment content. Mais avant ma descente, je n’étais vraiment pas stressé, je savais que tout le monde me regardait. Je me suis dit que j’allais sourire. »

D’ailleurs, Alex est allé à la rencontre de ses partisans au cours de la journée de samedi.

La vie au village olympique

Alex est revenu lors du milieu de la dernière semaine afin de se reposer un peu avant sa préparation pour d’autres compétitions et la Coupe du monde qui aura lieu en Italie. Comment il a vécu sa vie d’Olympien?

« C’est vraiment cool les Olympiques, mais je commençais à être écoeuré. J’ai tripé de voir Mickaël Kingsbury gagner l’or, il n’y aurait pas pu avoir cette énergie dans n’importe quelle autre compétition. C’est cool de s’assoir dans le lounge du Canada pour voir les compétitions. Quand le Canada gagne des médailles, ça tripe solide. Ce que je n’ai pas aimé, c’est la grosseur de nos chambres. Et je ne sais pas pourquoi, mais ça arrivait souvent de ne pas avoir d’eau chaude. Se laver 30 secondes dans l’eau congelée, ce n’est pas vraiment le fun. Le village olympique, c’est comme un camp d’été, mais il n’y a pas de trampoline et pas de tir à l’arc. »

Objectif Pékin 2022?

Alex est demeuré prudent pour les prochains quatre ans. « On verra année après année. De voir les performances des Canadiens, ça donne vraiment le goût. Quatre ans c’est tellement loin. Les jeunes vont apprendre tellement de trucs d’ici là. Je vais y aller une année à la fois et on verra où ça m’amène. »