Il s’appelait Ti-Lou Roch

CANOT.  La 89e Classique aura une saveur particulière pour une famille de Shawinigan qui a perdu son patriarche le 22 février dernier, lui dont la personnalité était intimement liée à la célèbre course de canots. 

C’était M. Classique pour les uns. M. La Calotte pour les autres. Et Lionel Ti-Lou Roch pour tout le monde et sa famille. « Papa, c’était une légende », raconte avec fierté l’aînée de la famille Roch, Line, qui l’a souvent accompagné dans ses fameuses courses de canot.

« C’était un homme joyeux et rassembleur. Avant de mourir, il m’a dit :  »Tu n’as pas idée comment j’ai bien vécu la vie que je voulais et ta mère m’a toujours supporté. C’était un homme heureux et même si on s’ennuie de lui, on ne le pleure pas parce qu’il nous a laissé un tiroir plein de beaux souvenirs », poursuit Line Roch.

Au cours des dizaines de Classiques auxquelles il a participé, il n’était pas rare d’entendre des amateurs s’interroger sur le boulevard le dimanche à Shawinigan:  »Pis, Ti-Lou est-tu arrivé? Il a tu été disqualifié? ».

« Dans la petite chambre d’hôpital où il est décédé, on était 40 autour de lui. Il nous a dit qu’il aurait aimé nous laisser un héritage. En fait, ce qu’il nous a laissé de plus précieux. C’est qu’avec la persévérance, on peut réussir avec rien et mener une belle vie. »

Au lendemain de son décès, la famille a été submergée d’hommages et d’amour d’une foule de personnes qui avait croisé Ti-Lou Roch un jour et qui avait été charmé par sa joie de vivre. « C’est incroyable la reconnaissance qu’on a reçue. On a vécu avec un clown toute notre vie. Un homme qui jouait des tours. Même Jean Chrétien m’a téléphoné pour m’offrir ses sympathies. Mon père, c’était du bonheur, de la folie. »

Line Roch se souvient aussi qu’une semaine après chaque Classique, son père se remettait à l’entraînement en vue de la prochaine course douze mois plus tard.  »À l’hôpital, il nous disait qu’il aurait voulu en faire plus.. Il a été un homme de coeur toute sa vie. »

Lors du week-end de la Classique, Line Roch et plusieurs membres de la famille se promettent de suivre la course de bout en bout pour rendre hommage à leur père, grand-père et arrière-grand-père puisque M. La Calotte a laissé dans le deuil son épouse Lucette, six enfants, quinze petits-enfants et treize arrière-petits-enfants.

« J’aimerais ça que dimanche sur le boulevard Saint-Maurice, ils prennent une minute pour lui rendre hommage. Avec tout ce qu’il a laissé comme souvenirs de la Classique, il mériterait bien ça. Papa, c’était un phénomène, une légende. C’était mon père et j’en suis fière », termine celle qui a hérité de la fameuse calotte qui faisait de Ti-Lou Roch un personnage inoubliable…