Jack St-Onge, passionné depuis 50 ans

Qui peut se vanter d’avoir travaillé 50 ans au sein de la même entreprise ou organisation? À 81 ans, Jack St-Onge remplit le poste de président du hockey mineur de Shawinigan depuis maintenant un demi-siècle. Passionné et dévoué, il a bien accepté de partager les moments marquants de sa carrière avec l’Hebdo du St-Maurice.

Depuis 1972, Jack St-Onge consacre la majorité de ses temps libres au hockey mineur de Shawinigan, lui qui est entré en fonction à titre de président en relève à Guy Suzard à l’époque. Cinquante ans plus tard, la même passion pour le hockey l’anime encore. «Pour moi, c’est un passe-temps. Ça me garde occupé et comme je dis souvent, si tu ne te préoccupes pas, tu ne vieillis pas. Aime ce que tu fais et ne fait pas ce tu aimes. J’ai appris ça avec le temps», a raconté le principal intéressé, qui a eu l’occasion de toucher à tous les sports au cours de sa carrière, sauf le soccer et le football.

Même si les inscriptions au hockey mineur ont diminué avec les années, Jack St-Onge a accompli plusieurs choses pour les jeunes au fil des années. «Je dirais que ma plus belle réalisation, c’est vraiment la création de mon tournoi atome. Les deux ou trois premières années, on a été déficitaire et j’ai dû payer de ma poche. C’est vraiment mon bébé. On est parti avec 10-12 équipes au début et si on avait assez de glaces pour le tournoi, on aurait plus de soixante formations. Le secret pour bien réussir comme président, c’est vraiment de bien s’entourer. Je n’aurais jamais fait cinquante ans si je n’avais pas eu la chance de compter sur une bonne équipe à travers toutes ces années», a-t-il laissé tomber.

La personne qui sera appelée à prendre la relève à la présidence du hockey mineur lorsque Jack quittera aura de grands souliers à remplir. «Tant et aussi longtemps que la santé va me le permettre, je vais rester à la présidence du hockey mineur de Shawinigan. Par contre, ça ne me dérangerait pas de laisser ma place. J’aimerais toutefois garder la présidence du tournoi atome, a-t-il laissé tomber. Avec les années, les tâches du président ont beaucoup changé. À l’époque rien ne se faisait par ordinateur et ça nécessite un apprentissage de ma part à chaque jour. La personne qui prendra la relève devra y mettre du temps. Je suis au bureau à tous les jours, entre cinq et six heures», a affirmé le bénévole.

Un modèle familial

Celui qui a longtemps été employé à la Dupont se rendait à la maison après le boulot, soupait, puis partait vers son bureau pour aider au bon fonctionnement du hockey mineur local. Chez les St-Onge, Jack s’est avéré être un modèle pour ses fils. «Mon fils Jacques Jr. a été un peu plus impliqué que mon autre fils Denis. Ils ont joué et ont été chronométreurs lorsqu’ils étaient jeunes et c’est maintenant au tour de mon petit fils Maxime de jouer au hockey. Ce que mes fils m’ont dit le plus souvent, c’est vraiment le fait qu’ils étaient fiers de moi et que j’étais leur idole. J’ai vraiment une belle petite famille et c’est dommage qu’on ne se voie pas plus souvent», a-t-il admis à propos de ses fils, qui habitent la région de Montréal.

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La Cité de l’énergie a produit de bons joueurs de hockey au cours des années, tous des athlètes que Jack St-Onge a eu le plaisir de scruter à la loupe dès leurs premiers coups de patin. «Martin Gélinas et Michaël Bournival ont été excellents. Martin a réussi à atteindre la Ligue nationale de hockey (LNH) et on ne sait pas si Michaël pourra suivre ses pas, seul l’avenir nous le dira. Il y a également eu les frères Wilson, Jean-André Pronovost et Yves Guillemette qui m’ont impressionné. Ce dernier n’avait pas une très bonne moyenne, mais il recevait énormément de lancers à chaque rencontre. C’est difficile de dire le joueur qui m’a le plus impressionné, car ils ont tous eu leur époque».

Le plaisir avant tout

Avec la LNH et ses millions qui pointent à l’horizon, les parents sont de plus en plus exigeants envers leur enfant. Jack St-Onge a son opinion bien à lui sur le sujet. «Mon message aux parents serait de laisser jouer vos enfants pour qu’ils s’amusent. Personnellement, en jeune âge, comme au niveau novice ou atome par exemple, je ne mettrais même pas de pointage lors des rencontres. La situation familiale a beaucoup changée, alors qu’on retrouve plusieurs mères monoparentales. Les sports de famille sont plus populaires. Ça va faire du ski, de la raquette, etc. C’est vrai que le hockey est un sport de riche. On a la Fondation Canadian Tire qui vient en aide aux famille moins fortunées», a-t-il glissé.

L’argent fait souvent la différence pour certaines familles, qui n’ont pas les moyens d’inscrire leur enfant au niveau où il devrait jouer. «Il y a des joueurs qui pourraient jouer dans le AA, mais qui n’ont pas les moyens de payer. Ils tombent dans une catégorie plus basse et dominent, au lieu de d’autres jeunes qui sont dans la bonne catégorie. Je crois que l’évaluation du joueur est très importante et on ne doit pas la faire selon des considérations financières ou le travail du parent».

Ça passe ou sa casse…

Ancien joueur de hockey dans le junior A, qui était un circuit provincial à l’époque, Jack St-Onge a occupé les fonctions d’entraîneur-chef des Dynamos de Shawinigan pour quelques matchs (1975-76), ainsi que celles de directeur-général (1977-78). «J’ai été le directeur-général lors de la pire année de la concession. Je me souviens qu’à un moment donné, le président Yvon Lemire avait convoqué la direction pour une rencontre, où on allait décider si on restait dans la ligue ou pas. Plusieurs ridiculisent cette saison des Dynamos, mais si ce n’était pas des gens en place à l’époque, il n’y aurait pas de hockey à Shawinigan aujourd’hui», a-t-il affirmé.