«J’ai hâte de jouer» -Anthony Beauvillier

HOCKEY. L’attaquant Anthony Beauvillier a pris la direction des maritimes avec ses coéquipiers jeudi matin, moins de 48h après avoir été retranché par les Islanders de New York. Le capitaine des Cataractes de Shawinigan est heureux d’être de retour à Shawinigan, lui qui pourrait bien obtenir un premier contrat professionnel au cours des prochaines semaines.

Par Samuel Duranceau-Cloutier

À son premier camp professionnel, Anthony Beauvillier en a surpris plusieurs par son intensité lors des matchs hors-concours. «Sérieusement, ça s’est très bien passé. J’ai été surpris du camp que j’ai connu. Je ne pensais pas avoir autant de confiance. Ça a certainement été les trois semaines les plus importantes de ma carrière pour tout ce que j’ai appris. Toute ta vie, tu rêves de jouer dans la Ligue nationale de hockey et tu vois à quel point les petits détails sont importants. Je connais mieux l’organisation et les joueurs qui sont là depuis plusieurs années. Tu comprends mieux comment ils sont parvenus à percer. Ils sont tous sérieux et ça fait la différence. J’ai pu apprendre d’eux», a-t-il raconté, moins de 24h après avoir été retranché.

Le choix de premier tour (28e) des Islanders a dû adapter son style de jeu au calibre de la Ligue nationale de hockey. «La vitesse d’exécution n’est pas comparable au junior. La coche est extrêmement haute. C’est la principale différence avec la force physique des joueurs, un point que je devrai améliorer. Je crois que mes habiletés sont correctes pour jouer à ce niveau. Ça va très vite. Tu dois toujours mettre la rondelle dans les espaces libres et prendre ta première option, alors que dans le junior, tu as plusieurs options. L’équipe m’a sélectionné pour plusieurs raisons. Je crois que ma polyvalence en est une. Dans le junior, je suis plus offensif. À New York, j’ai essayé de jouer à l’intérieur de mes forces en m’impliquant davantage physiquement. Je savais qu’adopter le même style en contrôlant plus le jeu comme je fais à Shawinigan, ça n’aurait pas fonctionné. J’ai vraiment tenter de simplifier mon jeu».

A-t-il cru être en mesure de se tailler un poste dans le vestiaire de Jack Capuano ? «Oui et non. Plus le camp avançait, plus je croyais en mes chances de peut-être disputer un ou deux matchs en saison régulière, mais jamais de passer l’année avec les Islanders. Le plan a toujours été de me retourner à Shawinigan, dans un environnement où j’allais être confortable. J’ai bien fait au camp et je crois avoir ouvert les yeux des entraîneurs. Je sais que mon agent a eu des discussions avec l’organisation. Je pense qu’un contrat pourrait venir dans les prochaines semaines. Si je peux voir cette pression-là m’être enlevée le plus tôt possible, ce sera tant mieux. Pour l’instant, c’est entre les mains de mon agent. Je crois que j’ai fait mon boulot», a affirmé le numéro 91.

De retour en ville

À New York, Beauvillier a pu côtoyer l’attaquant John Tavares. «C’est certainement un joueur du top 5 de la Ligue nationale de hockey. Tu vois que les meilleurs ont une coche de plus. John est le premier à débarquer dans le gymnase et le dernier à partir. Il travaille toujours pour s’améliorer. C’est très impressionnant. Au-delà de la vedette, il demeure un être humain. C’est vraiment avec des gars comme lui que tu vois la différence».

Retranché mardi avant-midi, l’auteur de 94 points la saison dernière a regagné le Québec en soirée avant de prendre la route de Shawinigan mercredi en fin de journée pour rejoindre ses coéquipiers. «J’ai regardé tous les matchs à New York. Je n’ai pu m’en empêcher. J’avais hâte de voir les gars et retrouver ma routine. J’ai déjà entendu que certains joueurs avaient de la difficulté à se réadapter au calibre du junior après un premier camp professionnel, mais je ne vois pas pourquoi ça m’arriverait. Je vais continuer de jouer mon style dans le tapis», a-t-il lancé.

Après avoir discuté avec le personnel d’entraîneurs, le jeune homme de Sorel a décidé d’être en uniforme vendredi soir à Bathurst. «Nous avions une pratique par jour et parfois un match à New York. Nous avions le temps de nous reposer. Je me sens bien et même si Martin m’a parlé de l’option de me donner congé à Bathurst, je lui ai dit que je voulais jouer. Je me sens bien. Ce sera à moi de bien gérer mes énergies. J’ai hâte de jouer».