«Je ne pensais pas que ça irait si vite» -Samuel Frigon

Considéré par plusieurs comme la prochaine figure du canot en Mauricie, le jeune Samuel Frigon démontre qu’il a beaucoup de talent à seulement 16 ans. Celui qui a déjà participé à une Classique espère pouvoir grimper dans le top 10 cette année, lui qui prendra le départ aux côtés de Mathieu St-Pierre.

Nul doute, Samuel Frigon est un passionné. Au moment de faire l’entrevue, il raconte qu’il s’est levé à 5h du matin pour faire le train sur une ferme, où il travaille pendant ses études. Son plan pour le reste de l’après-midi: faire du canot. Même s’il n’a que 16 ans, le jeune homme de Saint-Boniface sait à quel point il devra bûcher fort pour atteindre des sommets lors des courses de canots au cours des prochaines années.

Lorsqu’il était tout jeune, il assistait à la Classique internationale de canots de la Mauricie, une course à laquelle il espérait participer un jour. «J’allais voir la Classique avec mon père, car il avait plusieurs amis qui y participaient. Je me souviens à quel point c’était une grosse fête sur le boulevard. Je me disais que ça devait prendre beaucoup d’énergie pour parcourir une telle distance», raconte Samuel Frigon.

Quelques années plus tard, alors âgé de 12 ans, il décide de s’inscrire au Club de canotage, espérant pouvoir y obtenir les outils nécessaires pour un jour participer à la Classique. «J’avais des cours après l’école et surtout l’été, où on nous montrait les bonnes techniques et comment être stable dans notre embarcation. Mathieu Pellerin m’a pris sous son aile quand j’ai commencé. Tu vois que les gars qui sont passés par le Club de canotage ont une coche de plus lors de la Classique».

Le travail fait la différence

Quelques années après s’être inscrit au Club de canotage, Samuel se voit offrir la possibilité de participer à sa première Classique. «Honnêtement, je ne pensais pas que ça irait vite comme ça. Il y a deux ans, je regardais la Classique sur la rive et aujourd’hui, je course avec tous ces canotiers. Lorsque tu es sur la ligne de départ, c’est un drôle de sentiment et c’est vraiment plaisant de voir tout le monde qui t’encourage. Ça te donne vraiment le goût de te défoncer et de continuer à faire ta place», mentionne celui qui aura finalement terminé en 16e position avec Claude Mongrain.

Une telle progression laisse supposer l’exception, mais Samuel Frigon est loin de se laisser distraire par tout ce qui s’écrit à son sujet. «Les gens pensent peut-être que c’est facile, mais ça demande beaucoup de sacrifices et tu dois travailler fort. Je suis encore très jeune et j’essaie de faire mes petites affaires en ne me préoccupant pas trop de tout ce qui se dit sur moi. C’est impressionnant de se retrouver aux côtés des plus grands du canot. Il y a quelques mois, à Saint-Stanislas, nous étions aux côtés de Steve Lajoie et Serge Corbin pendant un bon bout de la course», se souvient Samuel, qui profite au maximum de ces moments pour gagner en expérience.

Un top 10 ?

À 16 ans, Samuel Frigon participera à sa deuxième Classique et il espère bien terminer dans le top 10 avec son nouveau coéquipier Mathieu St-Pierre. «Je savais qu’il avait une bonne méthode et l’expérience, car il avait déjà ramé avec Serge Corbin. Avec Mathieu, tu es comme avec de vieilles bobettes. Il y a cette chimie et cette exécution, qui fait en sorte qu’on est capable d’aller chercher notre plein potentiel», explique celui qui a toujours eu comme modèle Serge Corbin, dont il admire l’éthique de travail.

Lorsqu’il n’est pas au travail ou à l’entraînement, le jeune canotier transmet sa passion aux plus jeunes, qui pourraient bien se retrouver à ses côtés au cours des prochaines années. «J’adore ça ! J’aime montrer et apprendre aux nouveaux ce que j’aime. J’espère être en mesure de leur donner la même passion que moi», affirme-t-il.