«Je pense déjà à cette année» -Mathieu St-Pierre
CANOT. Trois mois après son accident de travail, le canotier Mathieu St-Pierre est de retour dans un canot, lui qui sera de la prochaine course du mercredi en compagnie de Samuel Frigon. Le principal intéressé rêve même de prendre part à la Classique internationale de canots de la Mauricie, rêve qu’il croit possible.
Dimanche, Mathieu St-Pierre a eu l’occasion de retourner sur l’eau en compagnie de sa copine Julianne Morin, expérience qui s’est poursuivie le lendemain avec le jeune Samuel Frigon. «C’est un feeling que je ne pensais pas retrouver aussi tôt. Au début, je croyais que j’allais avoir de la difficulté avec mon droite gauche, mais je perds l’équilibre de l’avant vers l’arrière. J’ai un dossier qui me permet de me tenir en équilibre. Avec Sam, nous nous sommes dits que si ça allait bien lundi, nous allions faire la course de mercredi. Je suis chanceux de pouvoir compter sur des gens pour nous aider sur l’eau», a souligné le canotier, qui a perdu l’usage de ses jambes après avoir été victime d’un accident de travail en février.
Avec une sortie sans faille lundi, Frigon et St-Pierre seront donc sur la ligne de départ pour la traditionnelle course du mercredi. «Je sais que je suis capable, mais je me donne le temps de trouver des ajustements. Nous allons ramer intelligemment. Je veux travailler en fonction de ma condition. J’avais dit que je voulais être compétitif si je devais retourner en canot, mais je crois que je suis peut-être capable de m’amuser. Une chance que j’ai une base. Je sais comment donner un bon coup, mais comme je ne peux me pencher, c’est plus difficile», a expliqué le canotier, qui utilisera une corde ou un dossier en velcro dans son canot.
En entrevue avec l’Hebdo du Saint-Maurice, Mathieu St-Pierre a admis qu’il rêvait à la Classique internationale de canots de la Mauricie. «Je n’ai eu que trois mois de repos, ce qui vient compenser pour mon surentraînement de l’an dernier. Je pense déjà à la Classique de cette année. Tout est possible. Lorsque j’ai quelque chose en tête, je fais tout pour y arriver. J’ai une tête de cochon. Mercredi dernier, j’ai dit aux canotiers que je ne regarderais pas deux courses de la rive. Je ne changerai pas de sport, même si j’en essaie de nouveaux en réadaptation», a-t-il affirmé.
Chose certaine, l’ancien bûcheron peut compter sur le support de la communauté des canotiers dans sa démarche. «Je n’ai pas été surpris de voir Sam embarquer sur l’eau avec moi. Ça prend des gens qui ont confiance en toi. Il m’a dit que je lui avais donné sa chance à Cooperstown à l’époque. Ma copine Julianne est toujours là pour moi. Ma vie est plus facile qu’il y a quelques mois, mais ça reste plus lent. Mes parents m’aident également là-dedans. Je fais du vélo avec ma blonde, je vais à la pêche, etc. Le secret était de me faire bouger au plus vite».