« Je sais à quel point la Mauricie était derrière moi pendant les Jeux »
L’athlète Laurence Vincent-Lapointe revient tout juste de Tokyo où elle a remporté deux médailles en canoë-kayak aux Jeux olympiques, des moments parmi les plus beaux de sa vie.
« Pour moi, ça a été une opportunité incroyable d’être là pour les premiers Jeux olympiques des femmes en canoë et d’avoir de bons résultats. Je suis fière de ce que j’ai accompli du début à la fin », témoigne Laurence Vincent-Lapointe qui revient des Jeux olympiques de Tokyo avec une médaille d’argent et une médaille de bronze autour du cou.
« Quand je suis montée sur la marche du podium et que j’ai eu ma médaille dans le cou, ça m’a tellement frappée! Je me suis souvenu de tout ce que j’ai vécu, surtout dans les deux dernières années. C’était le moment de me dire Wow! J’ai passé à travers tant de choses pour me rendre ici et, enfin, je l’ai fait! Ça a été très particulier. C’est quelque chose que je n’aurais pas pu faire si je n’avais pas eu tout le monde autour de moi: ma famille, mes amis, mon équipe… Ce sont des médailles qui sont là grâce à tous ces gens. »
Elle a aussi senti que la Mauricie était derrière elle pour la supporter durant les Jeux.
« Je sais à quel point la Mauricie était derrière moi pendant les Jeux. Pendant les Jeux, j’ai rencontré une bénévole japonaise qui avait marié quelqu’un de Laval. C’est elle qui s’occupait de nous. Une journée, elle me dit de regarder sur son téléphone, raconte-t-elle. L’une de ses amies était passée par Trois-Rivières et elle a vu une gigantesque affiche où l’on pouvait lire On est avec toi Laurence » avec ma face en plein milieu. Elle avait alors envoyé la photo à son amie au Japon. Les gens de la région étaient avec moi dans le bateau et hors du bateau. Je suis tellement contente que les gens de ma région étaient aussi excités que moi à l’idée de ces Jeux olympiques! »
Cette récolte fait d’elle la seule double médaillée olympique de la région à des Jeux d’été. Le seul autre athlète de la Mauricie a avoir accompli cet exploit est le patineur de vitesse Éric Bédard lors des Jeux d’hiver de Nagano.
Laurence Vincent-Lapointe a longtemps dominé son sport sur la scène internationale. Au début de la dernière décennie, elle remportait ses courses avec une seconde d’avance sur la deuxième. D’année en année, cet écart s’amenuisait et de nouvelles athlètes ont commencé à émerger. C’est le cas de l’Américaine Nevin Harrison, âgée de 19 ans, qui a devancé la Trifluvienne en C1 500 mètres pour ravir l’or.
« En C1, j’ai fini avec un peu d’avance sur la troisième, mais toutes les autres ont suivi à l’intérieur de 0,8 seconde par après. C’est si peu comme écart », fait remarquer Laurence Vincent-Lapointe.
« En duo, on a eu un vent de droite, ce qui nuisait à la direction du canoë puisque nous sommes deux gauchères. Je devais diriger plus, Katie aussi. On a tenu le coup jusqu’à la fin. On a fait de notre mieux. »
« On a capoté quand on savait qu’on était sur le podium! Katie sautait dans le bateau et on a chaviré. C’est arrivé si vite, mais c’est si excitant comme moment. On était trop contentes! C’était juste du positif… à part que l’eau ne goûtait vraiment pas bon! Le sentiment que j’ai eu à ce moment, c’était qu’on l’avait fait ensemble. J’étais contente qu’on puisse s’offrir ça. On a beaucoup travaillé dans les dernières années », poursuit l’athlète de Trois-Rivières.
La quinzaine olympique venant à peine de se terminer, Laurence Vincent-Lapointe n’a pas encore pris le temps de réfléchir aux Jeux de Paris en 2024. « Les deux dernières années ont été tellement extrêmes que là, j’ai besoin d’un moment pour revenir à la vie normale. Ça fait un bout de temps que je n’ai pas eu ça. Petit à petit, je vais continuer de nouveau à m’entraîner », indique-t-elle.
La Trifluvienne également su, quelques jours avant ses épreuves, qu’elle était acceptée dans le programme de physiothérapie à l’Université de Montréal, son programme de rêve.
« J’espère de tout coeur que j’ai laissé quelque chose de positif pour cette première présence du canoë féminin aux Olympiques. J’espère que mon expérience comme athlète va paver la voie pour que les filles n’aient plus à passer à travers les tâches plus ardues comme j’ai dû le faire. Pour toutes les fois que j’ai entendu des commentaires désobligeants sur les femmes en canoë, pour ces fois où il n’y avait pas d’entraîneurs pour les filles en canoë… », mentionne-t-elle,
« À l’international, j’espère avoir pavé la voie en termes de performance, mais aussi d’attitude. C’est important pour moi que je m’entende bien avec les compétitrices, de les féliciter pour leur performance et de s’encourager les unes les autres. J’espère que j’aurai laissé un peu de ça pour la relève », conclut-elle.