«Je suis allergique au travail mal fait» -Michel Angers

ATHLÉTISME. Le dossier de la piste d’athlétisme Marcel Jobin est loin de plaire au maire Michel Angers, qui n’a pas hésité à qualifier la situation d’inadmissible. L’Hebdo du Saint-Maurice a recueilli ses commentaires, tout comme ceux de Laurent Godbout, président de la Fédération québécoise d’athlétisme.

La piste d’athlétisme Marcel Jobin n’est pas en bon état: des joints sont surélevés et imbibés d’eau, alors que du revêtement a été déposé à quelques endroits «C’est sûr que lorsqu’on m’a prévenu du dossier, j’ai été loin d’être content, surtout à l’argent qui a été mis sur la piste. Nous avons été forcés de recommencer notre appel d’offre dans le choix de l’entreprise. Nous y allons toujours avec le plus bas soumissionnaire conforme, ce qui fait que tu ne peux pas toujours imposer des paramètres de qualité comme tu le voudrais», a laissé tomber le maire Michel Angers.

Ce dernier n’a pas caché sa frustration face au travail effectué par la compagnie Sportica. «C’est inadmissible que moins d’un an après son installation, la piste était aussi problématique, alors qu’elle devrait être en excellent état. Nous avons intenté un recours collectif, mais encore là, ça va nous coûter des sous. Je suis allergique au travail mal fait».

Les athlètes et commerces de la région en subissent les contrecoups. «Le président de la Fédération d’athlétisme m’a mentionné qu’il voulait amener une compétition provinciale à Shawinigan, mais que ça avait été impossible. Lorsque tu mets environ 2$ millions sur une installation, tu t’attends à des retombées. C’est lamentable. C’est doublement choquant, puisque lors des Jeux du Québec, tout le monde avait été enchanté de sa visite ici et il y avait eu plusieurs records. Nos athlètes ne peuvent utiliser la piste», a mentionné Angers.

Shawinigan en mode attente

Le président de la Fédération québécoise d’athlétisme, Laurent Godbout, n’a pas caché que des réparations seront nécessaires si Shawinigan veut recevoir à nouveau une compétition d’athlétisme d’envergure sur la piste Marcel Jobin. «Nous sommes au courant de la situation et avons envoyé une lettre au Club Zénix de la Mauricie cet été, pour lui expliquer notre souhait de tenir des événements provinciaux sur la piste, mais que tant et aussi longtemps que nous n’aurons pas d’assurance que des réparations seront effectuées, nous ne pourrons lui offrir».

Le principal intéressé a expliqué que les pistes de Shawinigan et Longueuil devraient être en mesure de traverser les hivers. «Ce n’est absolument pas normal. Présentement, il est possible de faire une soirée avec des courses sur la piste Marcel Jobin, mais pas d’y tenir des championnats. La situation est beaucoup moins grave qu’à Longueuil, où dès que la pose a été effectuée, des bulles se sont formées. La ville tenait énormément à sa piste, comme en Mauricie. Nous comptions décentraliser nos événements avec ces deux pistes, afin qu’ils ne se déroulent pas seulement qu’à Québec, Montréal, Sherbrooke et Sainte-Thérèse. Dans le moment, nous sommes obligés de nous en passer», a-t-il affirmé.

À Longueuil, une expertise indépendante évalue la situation de la piste Gérard-Filion. «Nos deux pistes les plus récentes ont des problèmes majeurs et ont utilisé la même technique de surfaçage, du même installateur. La situation n’est pas commode pour les athlètes de Shawinigan, qui peuvent toutefois encore aller dessus. Le problème, c’est que plus le temps passe, plus la piste se dégrade et plus ça va coûter cher avec les infiltrations».