Jeux du Québec: “Je suis tombé dans la potion!”

Michel Morissette fait le calcul. Ça fait 50 ans qu’il s’implique dans le monde du sport amateur de la région.

“Je suis tombé dans la potion, comme dirait l’autre!”, lance-t-il en riant.

À l’âge de 12 ans, Michel Morissette était déjà entraîneur de baseball pour des équipes regroupant des jeunes de 8 et 9 ans. Lorsqu’il a fait son entrée à l’université, il était déjà président de Baseball Mauricie et continuait son implication au sein de différents dossiers sportifs.

Cela l’a mené vers des études en récréologie à l’université. Pendant ses études, il continuait d’arbitrer au baseball, au football, au volleyball, au basketball et au handball. “J’étais quasiment plus intéressé à poursuivre mes implications que les cours, quoique j’ai quand même bien réussi de ce côté-là. Quand je suis arrivé en récréologie, j’avais un CV déjà bien garni en implications diverses dans le sport.”

Toutes ces implications dans le sport amateur ont forgé ce qui est devenu sa carrière.

“Il fallait faire un stage de huit mois au terme du baccalauréat en récréologie. C’est pendant mon stage que j’ai coordonné, avec un collègue, des finales régionales des Jeux du Québec. Après ça, je me suis retrouvé avec le rôle de responsable de l’hébergement des athlètes. Après, j’ai été engagé au Conseil des loisirs de la Mauricie, qui est devenu l’Unité régionale du loisir et du sport (URLS), en 1977”, raconte Michel Morissette.

C’est cette même année qu’il a vécu sa première expérience comme chef de délégation pour les Jeux de Sherbrooke, un rôle qu’il a conservé jusqu’à la Finale des Jeux du Québec de Lachine en 2001, puis une dernière fois aux Jeux d’Amos en 2005.

“Dans mes dernières années comme chef de délégation, j’avais souvent les enfants d’athlètes que j’avais déjà accompagnés par le passé. Ces jeunes étaient devenus des parents et c’était au tour de leurs enfants de vivre les Jeux”, confie Michel Morissette.

Parmi ses plus beaux souvenirs de Finales des Jeux, il mentionne les Jeux d’Amos en 1978. “À ce moment, on faisait un bilan à la fin de chaque journée et le lendemain matin, les chefs de délégation rencontrent les responsables des différents comités. Ça permettait de faire le point sur différents petits problèmes. Des décisions se prenaient alors et des corrections étaient faites. À Amos, au début du deuxième bloc de compétition, ça allait tellement bien que la réunion de régie du matin avait été annulée. On n’avait plus rien à se dire! Annuler les réunions de régie, j’ai vécu ça une fois en 25 ans!”

“Ce qui est très marquant, c’est la rencontre des gens de la place et des autres délégations. J’en garde de beaux souvenirs. Il se crée de belles amitiés aux Jeux.”

Même retraité de l’URLS de la Mauricie, Michel Morissette ne reste pas bien loin des Jeux du Québec. Dans la région, il avait notamment accompagné des délégations de Shawinigan à différentes finales en prévision de l’organisation des Jeux de Shawinigan en 2012. Dans les dernières années, M. Morissette a également été impliqué au sein de dossiers de candidature, de même que sur le comité de candidature de Trois-Rivières. Cette année, il siège notamment sur le comité de sélection des milieux hôtes en prévision des prochaines finales.

Préparer la relève bénévole

Michel Morissette espérait que Trois-Rivières obtienne la Finale des Jeux du Québec en 2025 pour, notamment, permettre de renouveler le bassin de bénévoles dans le milieu sportif.

“J’étais directeur adjoint de l’URLS en 1999 quand on a eu les Jeux d’hiver. Je regarde des aujourd’hui des organisations qu’on avait soutenues à l’époque et les responsables de compétition sont encore là, sont encore entraîneurs. Ça fait au moins 25 ans qu’ils sont là. Ils font un travail extraordinaire, mais il faut aussi préparer la relève pour que le témoin puisse être passé à une autre génération. Autrement, si ce n’est pas préparé et que l’organisation tombe, ce sera plus difficile de la relever”, plaide-t-il.

Michel Morissette constate d’ailleurs que le recrutement des bénévoles représente un défi, au même titre que le financement, pour l’organisation d’une Finale des Jeux du Québec.

“Je regarde certaines organisations, comme les Jeux du Canada à Niagara, par exemple. Ils se sont structurés et ont mis en place une organisation qui s’occupe encore des bénévoles aujourd’hui. Ils ont créé une banque de bénévoles. Ce n’est pas une idée nouvelle, en ce sens où Calgary l’avait aussi fait en prévision des Jeux olympiques en 1988. Mais il faut le prévoir. Qui s’en occupe? Comment on finance ça? Parce que quand ça fonctionne, ça devient une richesse”, conclut-il.